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 As cynical minesweepers - boyd [terminé]

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Nolan Darwin
Nolan Darwin
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As cynical minesweepers - boyd [terminé] Mift

Occupation : lycéen putain
Réputation : Le gosse qu'on a cru mort pendant 12 petites heures, qui a eu ce terrible accident. Le gosse dont on ne sait jamais s'il s'agit vraiment d'un mec ou d'une fille.

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MessageSujet: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMar 26 Déc - 21:15





“19 Septembre 1984.” & Il ne sait pas ce qu'il serait sans morphine aujourd'hui. Il ne serait rien. Il serait un tas de muscle déchiqueté, du sang, quelques os, pour la plupart cassé, et des nerfs tordus par la souffrance. Il plane un peu. Juste assez pour rester éveillé. Il s'accroche mollement à l'accoudoir.
Une infirmière pousse son fauteuil roulant avec vigueur, comme si elle voulait se débarrasser de cette tâche. On l'a enfin autorisé à quitter son lit, pour la première fois depuis une semaine. Il est enroulé de bandage au niveau de la nuque, il ne peut rien avaler qui ressemble à de la nourriture, il peut à peine parler. Et les infirmières ne l'aiment pas, car elles ne savent jamais vraiment si c'est un garçon ou une fille, elles ont peur des bourdes (elles ont tort, il s'en fout à ce stade). Celle qui pousse n'est pas aimable, elle est un peu plus grosse que la moyenne, elle a des cheveux blonds cendrés et des racines brunes, d'une coloration maison mal faite. Il l'a regardée attentivement ce matin, elle est belle mine de rien. 
Elle lui fait prendre un ascenseur. Puis ils arrivent dans une salle de repos, au premier étage, parcourue de baies vitrées. La lumière entre à foison, ça lui fait mal aux yeux. " Je te laisse prendre un peu la lumière ici, je crois que tu as un visite de prévue jeune homme." Une visite. Il fronce vaguement les sourcils. Il murmure, incapable d'ouvrir vraiment la mâchoire : " Qui ?" " Je sais pas, ce sera une surprise, j'imagine." On ne lui a jamais fait de surprise, mine de rien il est content. Ca ne peut pas être ses parents, peut-être un pote du lycée. Il se fait la liste de tous ceux qui pourraient venir le voir, tandis que, avec quelques gestes de la main pas vraiment vigoureux, il fait rouler son fauteuil jusqu'à la fenêtre. 
Il observe la ville, comme si ça allait l'aider à l'aimer. Il pense à plein de choses, il a rarement autant pensé. Il pense que son vélo est foutu, qu'il empruntera celui de Jim qui ne l'utilise jamais. 
Il se remémore cet accident étrange. Comment son vélo s'est arrêté sur quelque chose, une pierre, une branche sur la route, un tronc d'arbre, et ensuite le néant, et la douleur surtout. 
Un de ses poings se serre sur l'accoudoir.




Dernière édition par Nolan Darwin le Dim 28 Jan - 12:56, édité 4 fois
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Boyd Desmond
Boyd Desmond
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Occupation : Shérif parachuté en sept. 1984, après le décès du patriarche Hewitt. Ex-officier de police à Detroit, sensible aux affaires de racisme et de drogue.
Réputation : Grâce à un travail sérieux, beaucoup de diplomatie et de gros efforts pour s’intégrer, le shérif commence à gagner le respect et la confiance des habitants. Boyd reste néanmoins un étranger de passage qui n’a aucun ami à Blackwood.

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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMer 27 Déc - 11:09

L’hôpital. Lieu de vie, où les nouveau-nés poussent leur premier cri à peine sortis du ventre maternel. Mais aussi lieu de mort, où les vieillards poussent leur dernier soupir sous les larmes de leurs proches… pour les plus chanceux et les plus aimés d’entre nous.
Comme la plupart des gens, Boyd entretient une relation ambivalente d’affection et de répulsion à l’encontre des centres médicaux. C’est dans un hôpital de Detroit qu’il a rencontré pour la première fois l’infirmière qui devint sa femme. C’est dans ce même hôpital que le jeune couple joignait ses lèvres à la dérobée, sous le couvert d’une porte, ou se réfugiait dans l’intimité d’un local pour échanger de fugaces caresses. C’est toujours dans ce même foutu hôpital que la maladie a terrassé Theresa après cinq longs et terribles mois de calvaire. Tout avait commencé et fini au même endroit.

Le centre hospitalier de Durand ne dévie aucunement de la norme, comme si tous les établissements de santé du pays sortaient des mêmes moules (sans les frites).
Les mêmes voix diffuses qui résonnent de toute part, les mêmes grincements répétés des portes aux charnières trop rarement dégrippées, les mêmes grésillements des tubes néon et du système de climatisation.
Les mêmes odeurs de détergents industriels qui sentent le produit WC, s’échinant à masquer la puanteur de la merde et autres déjections humaines, ainsi que les flagrances plus subtiles de maladie et de mort.
Les mêmes couloirs immaculés, garnis d’une quantité invraisemblable de portes telles les cellules d’un pénitencier. Seul l’uniforme clair du personnel contraste réellement avec le noir des gardiens de prison. Et les formes majoritairement féminines qui se trouvent en dessous, surmontées d’un visage doux.

« Bonjour. Je viens voir Nolan Darwin. » … « Oui, comme le savant qui a dit qu’on descend du singe. » … « Ah, ce n’est pas ce qu’il a dit ? » … « Écoutez, m’dame, moi je vous crois sur parole. Je ne suis qu’un flic, alors les subtilités entre les bonobos et les homo-machin-tr(oud)ucs, je n’y comprends pas grand-chose. » … « Premier étage, salle de repos ? Merci bien, m’dame. Bonne journée. »

Bordel de chiotte. Boyd vient simplement voir le jeune qui s’est méchamment ramassé à vélo une semaine plus tôt, et voilà que l’infirmière d’accueil lui sert un cours de biologie évolutive. Bon, il l’a quand même cherché, à vouloir jouer au malin avec un des rares noms savants qu’il connait. Mais comme d’habitude, il a visé à côté aussi sûrement qu’un ivrogne avec son jet urinaire. Dur passer pour un intello quand on a porté le bonnet d’âne pendant toute sa scolarité.

Par contre, le shérif trouve facilement la salle de repos du premier étage. Heureusement pour sa profession, il déchiffre les panneaux indicateurs avec le talent d’un authentique routier.
Le soleil encore estival darde ses rayons dans la grande salle aux baies vitrées, apportant lumière et chaleur bienfaitrices. Le sol carrelé et les couleurs pastel modèrent la température de cette vaste serre.
Boyd repère l’unique fauteuil roulant sur lequel est assise une sorte de momie égyptienne, silhouette de jeune adulte recouvert de plâtre et de bandages. Sans doute Nolan. Le gars que le shérif avait d’abord pris pour une fille, erreur d’appréciation qui ne manque pas de le faire sourire tandis qu’il vient se placer auprès du souffrant.

« Nolan Darwin ? Je suis le shérif Boyd Desmond, de Blackwood. » L’ex-officier de police n’est pas du tout indisposé par l’apparence meurtrie du jeune homme. Au cours de sa carrière à Detroit, l’homme de trente-quatre ans a vu son lot de victimes de sévices, de corps tuméfiés et de cadavres boursouflés.
Son pire souvenir, l’un des plus anciens, remonte à un suicidé du train durant l’été 1973. Ce fut pour lui le baptême de la chair, comme disent les vétérans. La scène macabre puait la mort, une odeur qui avait poursuivi le jeune Boyd pendant deux bonnes semaines, mais qu’il n’a jamais oubliée. Armé de gants en latex et de vulgaires sacs poubelles, il avait fallu ramasser les morceaux du cadavre en charpie que le choc avait propulsés jusqu’à cent yards de distance. C’est le genre d’expérience qui reste gravée à vie dans la mémoire d’un flic. Et qui, par la suite, permet de mieux supporter les autres horreurs du métier.

Dès que le lycéen confirme son identité, son visiteur poursuit sur un ton amical : « Super ! Alors bonjour, Nolan. C’est moi qui t’ai trouvé après ta chute de vélo. On s’est beaucoup inquiété pour toi, car c’était pas joli à voir. Mais les toubibs disent que tu vas t’en sortir sans séquelles, et que tu es maintenant en état de parler. » Un bref coup d’œil sur sa droite, et Boyd ramène une chaise en plastique qui se trouve à proximité pour s’assoir juste à côté du patient. « Alors, comment tu te sens ? Tu veux bien répondre à quelques questions ? »
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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMer 27 Déc - 18:57



“19 Septembre 1984.” & Dehors, il imagine le froid qui s'empare doucement du comté du Durand. Il n'y va pas souvent en réalité, il ne pensait pas mettre les pieds dans cet hôpital un jour. Quand il a demandé à ses parents pourquoi il avait été amené ici, ils n'ont pas voulu répondre clairement. Comme quoi ses blessures étaient trop sérieuses. Il n'arrive pas bien à comprendre. Il n'arrive pas non plus à réaliser l'étendu des dégats. Il sait simplement qu'il a une jambe dans le plâtre, qu'il a des pansements sur toute la nuque et l'épaule endolori en permanence. Et tant d'autres coupures et autres plaies sur tout le corps.
C'est franchement déprimant cette ambiance. Il a cassé son walkman dans la chute. Quoique ... En fait il n'en sait rien, il a peut-être simplement pas été retrouvé.
Oh il se souvient, quand son vélo s'est soulevé, c'était toujours la même chanson, frankie goes to hollywood, relax, et c'était le moment où la chanson redémarrait.
Ca lui revient, il avait encore un peu la musique dans la tête, mais lorsqu'il s'est reveillé, plus rien.
Relax, relax, facile à dire quand on s'appelle Frankie, un peu moins quand on voit le bitume en face, d'en haut.
Il entend des pas derrière lui. Il ne peut pas tourner la tête, pas beaucoup. Un type se poste devant lui.
Il est quand même vachement grand, ou alors c'est juste que de son fauteuil tout le monde est immense, il en sait rien. Il est aussi vachement beau, c'est bizarre, une sorte de beauté brute, un peu animale. C'est le shérif de Blackwood, fort bien, il imagine déjà où tout cela va se terminer. Il lui demande s'il est bien Nolan, ce à quoi il répond :
" C'est moi, et vous êtes nouveau ? Je vous ai jamais vu à Blackwood." Y'en a pas quinze des Nolan, encore heureux, sinon y'aurait beaucoup plus de parents malheureux en ville. Le shérif explique finalement qu'il est celui qui l'a trouvé, et qui l'a mis dans une ambulance. Il peut pas s'empêcher de lâcher un sourire narquois. " C'est vous qui m'avez dit "ça va ma grande" ?" Il marque un temps. " Enfin bon, avec ma gueule j'peux pas vous en vouloir." Il est pas vexé, il s'en prend trop des remarques sur son visage féminin pour être énervé. C'est une perte de temps et d'énergie, et il imagine bien qu'il faisait sombre. Il ajoute doucement, en le regardant prendre une chaise : " Je vous en prie, mais j'suis pas sûr d'être d'une grande utilité.



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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyJeu 28 Déc - 11:16

« Oui, je viens d’arriver à Blackwood pour remplacer le défunt shérif Hewitt. », répond Boyd à la question du jeune homme. « Un homme bien et très respecté. À défaut de l’égaler, j’espère ne pas lui faire honte. », continue humblement le natif de Detroit.

Puis Nolan évoque l’embarrassante méprise du représentant de l’ordre. « Dans le mille, c’était bien moi l’imbécile en question, ravi que tu m’en veuilles pas ! », rit le shérif. « En tout cas c’est très bien que tu t’en souviennes, parce que je voulais justement entendre ta version de cette journée. » Boyd tire un calepin de sa veste, auquel est fixé l’indétrônable stylo Bic Cristal. Le b.a.-ba de tous les représentants de l’ordre, du bleu encore couvert d’acné qui colle des contraventions à la grosse pointure du FBI.

« Écoute, Nolan, je voudrais que tu te remémores la journée du 12 septembre. Ferme les yeux, si ça peut t’aider à te concentrer. Pourquoi cette balade à vélo ? Y avait-il une raison particulière ? »

Si la thèse de l’accident est la plus probable, encore faut-il la vérifier et en éclaircir les circonstances. La violence du choc indiquait une grande vélocité pour une simple bicyclette. « Il devait vraiment rouler comme un taré. », avait commenté Bill, un policier lui-même amateur d’excursions champêtres à vélo.
À l’âge de Nolan, on teste souvent ses limites en se prenant pour les rois du monde. Mais le lycéen pouvait tout aussi bien fuir un connard au volant d’une grosse bagnole, ou filer à tire-larigot vers un rendez-vous secret. Bref, les possibilités sont pléthoriques. Et le boulot de Boyd, c’est de faire fi de toutes ces hypothèses pour établir la simple – et parfois dure – réalité des faits.

« Ensuite, décris-moi ta sortie avec tous les détails qui te reviennent à l’esprit. Prends ton temps, c’est pas encore l’heure des Donuts. »

S’ensuit un instant de silence pendant que Nolan met un peu l’ordre dans sa tête. Un silence que vient rompre le pssshhffrrr d’un ballon de baudruche qui se dégonfle bruyamment. Ou plutôt : le trou de balle d’un éléphant de mer qui expulse un bon gallon de gaz intestinal, servi avec le sourire béat du gars qui se vide les bourses après des mois d’abstinence. Un patient affalé sur un genre de chaise longue adaptée aux corpulences extrêmes.
Boyd se dresse avec une vivacité surprenante, saisit les poignées du fauteuil roulant de Nolan et le pousse à la vitesse d’un bolide de compétition. Une fois arrivé à l’extrémité la plus éloignée de la pièce, le shérif récupère une autre chaise en plastique et se replace dans la même configuration. Il aurait préféré toucher du bois, pour être sûr que la bombe chimique ne parvienne pas jusqu’à eux.
Le tout n’a duré qu’une poignée de secondes.

Encore cette poisse de merde. Il faut toujours que des trucs de fou surviennent aux moments les moins opportuns.
« Je t’écoute. », reprit Boyd comme si rien ne s’était passé.
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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyVen 29 Déc - 0:51



“19 Septembre 1984.” & Il est ankylosé, flotte un peu à cause de la morphine, mais il est certain d'une chose : ce shérif ne ment pas, ce Boyd Desmond est nouveau en ville c'est certain, il n'a jamais vu un tel visage. Nolan n'est pas très intelligent, il le sait, en témoigne sa chute stupide à vélo qui aurait pu être évitée. En revanche, il a une excellente mémoire des visages, ce qui s'avère utile dans un patelin paumé comme celui-ci, où tout le monde connait tout le monde, au moins de visu. Cependant, il ne savait pas que l'ancien shérif était mort. Comme quoi il n'écoute vraiment pas ses parents au dîner. Il sourit lorsqu'il balance ce dans le mille somme toute assez amusant. Il ajoute, pour la forme : " Si je commençais à en vouloir à tous les bigleux qui me prennent pour une nana. " Suffirait de se couper les cheveux très courts, ça passerait beaucoup mieux. Mais avec les cicatrices qu'il va garder dans la nuque ne vont certainement pas l'aider.
Puis il l'écoute. Boyd a une voix étrangement assez calme. Douce ne serait certainement pas un terme exact, plutôt posée, avec des basses stables. Une voix somme toute rassurante. Très différente de celle son père, terriblement braillante, violente et énervante. Il sait se faire écouter, et ce faisant, Nolan baisse le peu de défenses qu'il lui restait. Est-ce qu'il y avait une raison particulière à sa balade ? Et puis des détails.
Il va fermer les yeux, quand soudain, un bruit absolument immonde retentit dans le fond de la pièce. Il se mord la lèvre pour éviter d'éclater en un fou rire qui lui ferait atrocement mal à la mâchoire. Il ne veut même pas savoir d'où ça vient, il se contente de sourire en regardant le shérif avec gêne. Ce dernier se redresse brusquement, attrape les deux poignées derrière le fauteuil roulant, et le pousse vers le bout de la pièce, ce qui fait sourire Nolan, qui, s'il n'avait pas atrocement mal à la nuque, relèverait le visage pour lui accorder un regard complice. Il s'arrête finalement, reprend un chaise et un carnet, et lui demande de se concentrer. Nolan siffle :
" Ca va être compliqué après cet intermède musical."
Il pousse une longue inspiration, tente de faire le vide dans sa tête, puis commence par le contexte. Son regard se perd dans le vague, fixé sur le carnet de Boyd.
"J'aime bien la pluie, il pleuvait beaucoup. Et puis y'avait une ambiance de merde à la maison en fait, y'a mon frère, Jim, il était rentré pour le week-end. Il est en deuxième année à la fac, il m'aime pas des masses. J'ai pris son manteau jaune, j'ai paumé le mien. Je l'ai entendu me hurler dessus au moment où je sortais, ça m'a fait un peu peur, mais j'ai pris mon vélo, et puis je suis parti." Il ferme les yeux. Il se concentre. Il entend clairement la pluie, sur l'herbe, en contrebas. Il fronce les sourcils, il va trop vite. Il arrive plus très bien à parler, sa mâchoire le lance. Il dit tout de même : " J'avais mon walkman, j'écoutais Frankie goes to hollywood, relax." Il garde les yeux fermés, et réfléchis encore.

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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyVen 29 Déc - 12:31

Boyd écoute le jeune homme avec la plus grande attention. L’interlude singulier et bruyant qui a retardé la confession semble totalement oublié, et c’est avec le plus grand sérieux qu’il note les paroles de l’infirme.

En substance, le shérif relève l’ambiance délétère chez la famille Darwin. Boyd n’est pas un psychologue familial, mais quand les disputes au sein d’un foyer mettent en danger la vie d’un de ses membres, son devoir le pousse à en toucher deux mots aux responsables – les parents. Avec tact, il inviterait M. et Mme Darwin à apaiser la situation, et à prendre conscience que les tensions peuvent être à l’origine – involontaire – de comportements dangereux, potentiellement mortels.

« Je vois. », dit simplement Boyd en relevant le nez de son carnet.

Les mots de Nolan deviennent moins intelligibles, mais il a fermé les yeux et semble concentré. Soucieux de recueillir un témoignage objectif, Boyd ne livre aucun commentaire et se contente d’encourager le jeune homme d’une voix calme, alimentant un peu la conversation pour lui offrir un bref moment de répit :
« Super, Nolan. Je connais aussi cette chanson, elle est géniale, pas vrai ? Il paraît que la cuisine des Britishs est à chier, mais au rayon musique, il faut reconnaître qu’ils alignent les bonnes références.
Tu pourras bientôt réécouter tout ça, mais en attendant, j’ai besoin que tu fasses encore un petit effort pour me raconter les moments qui ont précédé ta chute en vélo. C’est arrivé quand ton walkman passait cette chanson dans les deux oreilles ? Tu roulais vite, n’est-ce pas ?
»

Le shérif se garde toujours d’orienter la conversation, se contentant d’énoncer les faits avérés : Nolan a chuté de son vélo avec une vitesse élevée. Perte de contrôle due à la chaussée mouillée et glissante, présence d’un animal traversant la route, poursuite d’un véhicule, toute allusion à l’une de ces hypothèses peut influencer le récit de son témoin et victime.
Durant sa formation pour devenir officier de police, un cours sur l’induction de faux souvenirs, comme on appelle cet étrange phénomène psychologique, avait hautement fasciné le jeune Boyd. Au point d’en devenir paranoïaque, voyant partout une altération de la mémoire jusque dans ses propres réminiscences. Cette fantaisie lui était heureusement passée après quelques semaines. Mais il n’a guère oublié la leçon.
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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptySam 30 Déc - 12:59



“19 Septembre 1984.” &Relax, don't do it, when you wanna come.
But shoot it in the right direction
Make making it your intention-ooh yeah
Live those dreams
Scheme those schemes
Got to hit me
Hit me
Hit me with those laser beams
Dans sa tête, les paroles roulent en boucle, aussi vite que son vélo qui file à travers la pluie. Il va bientôt faire nuit, c'est la fin, la fin de quelque chose, le début d'un autre. Plus de son, plus rien, juste la musique, autour de lui, et la pluie, et les questions de Boyd.
Oh il ne devrait pas retenir les souvenirs. Il ne devrait pas revivre cette horreur, cet étrange moment de grâce, et puis cette chute. Il devrait laisser aller, ne pas retenir, ne pas se souvenir. Le shérif dit quelque chose, il parle de la musique british, de tout ça, et de cuisine aussi. Nolan rouvre les yeux et le regarde. Il a l'air gentils en fait, vraiment gentils, sans arrière pensée, juste à vouloir aider, à vouloir trouver quelque chose. Nolan ne sourit plus, il reste perdu dans ses pensée. Il jette un coup d'oeil à son tibia cassé, s'il avait un miroir en face de lui, il verrait le sourcil gauche bien entaillé, la marque autour de l'oeil comme s'il s'était battu. Et puis les pansements dans la nuque, et les multiples plaies, un peu partout, sur tout le corps. Oui, il faut qu'il explique, au moins à quelqu'un. Il expire, longuement, puis il le regarde et il dit :
" Oui j'allais très vite, et comme il pleuvait je voyais pas grand chose, mais j'avais des lunettes. Je sais pas pourquoi j'allais vite... Je me souviens pas vraiment. Y'avait des voitures qui me dépassaient souvent, mais pas tant que ça. Je sais pas où j'allais." Il marque un temps, c'est confus, mais il explique avec le plus de précision possible. Il se souvient mal. Il se sent obligé d'ajouter : " En réalité, j'avais un peu débranché mon cerveau. Je sais pas si vous savez faire ça, mais moi en vrai je décide de plus penser à rien et juste de laisser mon corps décider, et c'était ça, parce que bon, j'aime pas trop réfléchir et voila." Il se sent vraiment profondément débile, ou genre un handicapé mental, il en sait rien. Marginal, Mental tout ça il connait plutôt bien, c'est difficile d'en parler, il le fait jamais, du coup il se perd. Et il finit par ajouter : " Pour être honnête je sais pas comment je suis tombé. J'ai perdu le contrôle du vélo. Je sais pas ce qu'il s'est passé, ni pourquoi, j'ai senti mon vélo décoller, et puis quand j'ai touché le sol je me suis évanoui. "
Il ferme les yeux, essaie de se remémorer, pour que ça revienne. Ca pourrait être une pierre, une branche, un animal, une voiture, une personne, il en sait rien. Il ajoute simplement :
" J'ai juste l'impression qu'il y avait rien sur la route qui aurait pu me faire tomber... Ou que sinon je l'aurais évité ... " Mais qu'est-ce qu'il en sait au fond.

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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptySam 30 Déc - 18:41

Sans surprise, le témoignage de Nolan confirme la thèse de l’accident. Accident provoqué par un excès d’imprudence, voire d’inconscience dans le cas présent. Bien que son comportement a failli lui coûter la vie, le jeune homme ne semble pas tirer les leçons de sa brève rencontre avec la Faucheuse. Peut-être qu’il réalisera plus tard, tout seul comme un grand, une fois rétabli. Peut-être que ses parents lui crieront dessus leur angoisse et qu’il saisira alors la responsabilité d’un fils, d’un frère, de rester en vie. Ou peut-être pas.
Quand un peut-être risque de faucher une vie inutilement et de briser une famille, Boyd se sent l’obligation de remettre les pendules à l’heure, avec tact ou brutalité selon les cas. Protect & Serve. Il a signé pour ça. Le serment d’Hypocrate du flic.
Le trentenaire range tranquillement son calepin dans sa veste, puis commente avec une bienveillante compréhension la capacité à débrancher son cerveau.

« Je crois que ça arrive à tout le monde, Nolan. Mais pas forcément volontairement, comme le pilote automatique qui s’active parfois en prenant le volant, ou en tondant la pelouse. Beaucoup de sportifs recherchent aussi cet état en s’entraînant, comme à la boxe où on répète encore et encore les mêmes gestes pour que le corps enregistre et les exécute instinctivement. » En tant qu’ex-boxeur qui s’exerce encore régulièrement dans son garage sur un sac de frappe, Boyd sait de quoi il parle.

« Le truc, c’est de garder une sorte de vigilance passive. Sinon on est d’abord un danger pour soit, bien qu’à la limite, se foutre en l’air ne regarde que nous quand on est seul et indépendant. » Boyd plante un regard plus dur sur son interlocuteur. Il n’a pas l’intention d’aborder le thème de la famille qui souffre, mais espère bien que les Darwin feront comprendre à leur Nolan que sa vie compte pour eux.

« Mais sur une route, on est aussi un danger pour les autres. Et ça, ça craint. », poursuit le shérif. « Je pense qu’avec tout ça, Boyd désigne les plâtres et bandages, tu as intégré que débrancher totalement le cerveau sur une route mouillée, c’est pas très malin. Tu aurais même pu percuter un gosse, ou provoquer un accident plus grave avec une voiture, va savoir. » Des conneries de ce genre, Boyd en a aussi accomplies. Comme tout le monde. En général, elles se font beaucoup plus rares à l’âge adulte, et Nolan a déjà 18 ans.

« Même si aucune loi ne l’interdit, je te déconseille de faire du vélo avec le walkman aux oreilles. Je pense que ça contribue à s’enfermer dans une bulle et oublier les règles élémentaires de sécurité. Si tu n’arrives pas à t’en passer, mets simplement un intra dans l’oreille droite, comme ça tu entendras toujours les bruits de la route tout en profitant de la musique. » Les proches de Nolan le décrivent comme un garçon plutôt rêveur en échec scolaire. Le genre qui n’a pas besoin d’une fusée pour aller sur la Lune. Le genre qui doit se montrer plus prudent et volontaire que les autres.

« Profite de ton séjour ici pour réfléchir à tout ça. Je te connais pas, mais tu m’as pas l’air d’un mauvais gars, alors ça me ferait chier de trouver ton cadavre sur une route paumée. » Boyd pose une main amicale sur l’épaule intacte de l’infirme. Son sourire désabusé est sincère, pour Nolan autant que les autres. Retrouver la dépouille d’un enfoiré de violeur ou de meurtrier gisant dans la boue ne le troublerait pas. Bien au contraire, il irait fêter ça au Road Inn. La pourriture, la vraie, elle est mieux six pieds sous terre qu’à souiller l’air frais des vivants. Amen.

« Tu as encore toute la vie devant toi. Trouve-toi un but ou une passion. Mets-y toute ton énergie comme lorsque tu pédales et tout ira bien. Enfin non, tu prendras sûrement une ou deux gamelles, mais tu te relèveras toujours avec la motivation de réussir. » Une leçon que le natif de Detroit a apprise tout seul. Son père lui avait montré comment marcher droit, mais pas à envisager l’avenir avec espoir. C’est pourtant par idéalisme que Boyd a rejoint la police. Un choix naïf à l’époque, qu’il a cependant assumé jusqu’à aujourd’hui malgré les épreuves et les désillusions.
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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyLun 1 Jan - 23:14



“19 Septembre 1984.” &Il a la sensation étrange (en fait non, pas si étrange), de dire vraiment de la merde. De dire tout ce qu'il lui passe par la tête. C'est pour ça qu'il parle pas tant que ça. Parce qu'il a pas de filtre. Parce qu'il connait pas bien la limite entre les choses acceptables, et les choses qu'il faut mieux garder pour toi. On dirait pas que Boyd va le juger, pas tant que ça en fait. Il dit que c'est pareil pour les boxers, il a envie de lui demander si il a été boxer, un jour dans sa vie, ou s'il l'est toujours, s'il en a fait son métier un jour, s'il a totalement abandonné un jour, s'il n'en a jamais fait. En tout cas c'est ce qu'il pense, jusqu'à ce que Boyd parle.
Il parle de vigilance passive, de danger pour lui, pour les autres une fois sur la route, comme quoi y'a pas de loi pour interdire un walkman à vélo mais que quand même, vaudrait mieux être attentif.
Il en a marre soudainement, il a envie d'être seul, il a envie qu'on lui foute la paix. Comme d'habitude. Qu'on le laisse dans son monde, faire ce qu'il veut. Prendre son vélo, se casser à l'autre bout du pays, et plus avoir à l'écouter. Lentement, il baisse les yeux, puis la tête, un peu. Il sait pas réellement si c'est la culpabilité, la honte,l'énervement, sa propre bêtise, mais il ose plus regarde Boyd dans les yeux. Il s'en sent plus la force.
"Je te connais pas, mais tu m’as pas l’air d’un mauvais gars, alors ça me ferait chier de trouver ton cadavre sur une route paumée." Ces mots sont durs, incroyablement violents. Il fait bien son taffe ce nouveau shérif. Evidemment, abruti, c'est son travail de rappeler aux gosses de pas se tuer en vélo.
Mais être un cadavre, ça peut pas être si dramatique non plus. Si ?
Et puis, cette histoire de passion. Un peu débile. Parce qu'en soit, il a qu'une réponse à faire. Il relève les yeux, lui lance un regard plein de défi, avec plus d'aplomb, peut-être un air de revanche :
" Et si ma passion c'est d'rouler à toute vitesse ?" J'fais quoi dans c'cas là ?
Il sait pas pourquoi il joue à ça. Boyd n'est pas son ennemi. Il n'a pas besoin de le provoquer. Il pourrait parfaitement lui dire ce qu'il a envie d'entendre.
Oui m'sieur l'agent, je recommencerais pas, j'utiliserais les freins, et je ferais plus de vélo à 60 kilomètre heure par temps de pluie. Non. Ca il garde le baratin pour les gens qui l'emmerdent, avec qui il n'a pas envie de parler. Il a envie d'en entendre plus de Boyd, de mieux comprendre.
Mais il n'y a rien à comprendre, aucun message caché, seul un Shérif qui fait son travail.

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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMar 2 Jan - 17:34

Le jeune homme répond aux messages de prévention du shérif par le silence, une situation à laquelle Boyd est habitué. Surtout avec les jeunes. Soit les hormones attisent le syndrome du je-suis-le-roi-du-monde-vous-les-vieux-comprenez-rien-alors-pas-la-peine-de-discuter, soit la honte mure les victimes inconscientes dans une attitude prostrée. Au moins, Nolan a écouté. Son immobilisme forcé lui offrira le loisir de cogiter là-dessus – un bien pour un mal. Rien n’est plus tenace qu’une pensée qui trotte dans la tête quand on n’a rien pour s’occuper.

En revanche, le morne accidenté réagit vivement quand Boyd lui parle de perspectives d’avenir, comme si une guêpe vient de le piquer. Un très bon point aux yeux du policier, car cette réplique montre que Nolan n’est pas une larve amorphe dépourvue de tempérament, catégorie d’être humain que les gens bienséants nomment sous le sobriquet poétique de doux rêveur.

À Detroit, Boyd a rarement pu tenir ce genre de conversation avec les jeunes délinquants qu’il côtoyait au quotidien. Généralement, ceux-ci répétaient frénétiquement leur envie de « niquer sa mère ». Menace qu’aucun d’eux n’avait jamais mise à exécution, comme madame Desmond pourrait en attester même sous les pires tortures de la CIA. Certains originaux, qui dédaignaient la longue expérience des femmes d’âge mûr, préféraient « niquer sa sœur » sans savoir que Boyd est fils unique.
Au grand plaisir du policier, les jeunes de Blackwood, même parmi les délinquants, manifestent rarement ce genre d’obsession tordue pour la gent féminine.

C’est donc avec un réel enthousiasme que Boyd répond à Nolan :
« Eh bien, c’est super ! Tu peux rejoindre un club de cyclisme et rouler avec ceux qui partagent ta passion. Ou créer le tien, et faire profiter aux autres de ton expérience du vélo et de la région. » En bon américain, le sportif croit dur comme fer aux vertus de l’activité physique, tant sur le plan individuel que sociétal.

« Tu peux même en faire ton métier et rejoindre une équipe pro sur route. En plus, ça permet de voir du pays, puisqu’il y a des courses dans tous les états. Si tu préfères les escapades dans la nature, il y a aussi des super treks sur VTT. Pas seulement des compètes, mais aussi des circuits de randonnée qui ont besoin de guides pour encadrer les amateurs et les touristes. » Le natif de Detroit n’a aucune expérience en la matière, mais il a déjà vu des reportages à ce sujet sur la chaîne des sports.

« Je sais pas ce que t’en penses. Personnellement je suis un gars de la ville, alors je peux pas me mettre à ta place. Mais quand on aime pédaler au milieu de grands espaces, les possibilités ne manquent pas. On est en Amérique, Nolan ! Tout est possible quand on s’en donne les moyens. »
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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMar 9 Jan - 13:53



“19 Septembre 1984.” &En réalité, il est plutôt fier de sa réponse. Il est certain, un court instant, que ça va marcher, qu'il va l'énerver, qu'il va le faire vaguement sortir de ses gonds. Que Boyd va lui dire qu'il se fout de sa gueule, qu'il est qu'un gosse emmerdant, et qu'il perd son temps. Ça, c'est vrai dans tous les cas. Il n'y a pas d'enquête à faire, Nolan a percuté une pierre invisible (il l'aurait vu, il en est certain). Il n'y avait personne pour le fiare tomber, ce n'est pas un acte criminel, mais un accident. Un accident.
Peut-être que Nolan voudrait un scandale, de l'attention, une bonne raison pour les cheveux longs. Peut-être qu'il voudrait qu'on le kidnappe, qu'on parle de lui dans les journaux, qu'on vende des bouteilles de lait avec sa tête imprimée dessus, et qu'au dessus, il y ait écrit un gros MISSING. Peut-être également qu'il en veut à Boyd parce qu'il était à ça de finir sa vie dans un fossé, dévoré par les loups.
En plus il l'a appelé "ma grande." Ma grande. Il a tant que ça une tête de nana ? Fous toi la boule à zéro Nolan, tous tes soucis disparaitrons.
Et là, le shérif parfait reste parfait, il tombe pas dans le panneau (a-t-il seulement perçu l'ironie dans sa voix ?). Bien au contraire, il embraye, parle de grands espaces, de pédaler à toute vitesse avec un club, c'est à peine s'il parle pas d'amour et d'eau fraiche. Evidemment qu'il aime les grands espaces, pédaler, foncer dans la forêt, puis voir encore et encore du pays, et un VTT, il en rêve. C'est sûr que c'est pas maintenant qu'il va tomber du ciel.
Mais c'est pas ce à quoi il s'attendait. Il voulait une engueulade, un shérif qui se tire, et qui revient jamais l'emmerder (faux, il l'emmerde pas). Il le regarde droit dans les yeux, sans le couper. Il a mal partout, il se sent faible, rien que d'envisager de pédaler lui fait mal aux jambes, lui coupe le souffle. Il attend qu'il ait fini de parler.
Il est triste. Il est vraiment triste. Il a envie de chialer, mais il en fera rien, évidemment. Et il fixe Boyd, comme s'il allait lui apporter une réponse à sa tristesse. Il siffle :
" Vous comprenez vraiment rien." Rien du tout. Il voulait le mettre en colère, avoir l'ascendant. Comment on peut avoir l'ascendant sur un shérif, c'est son job d'être supérieur, alors c'est pas toi du haut de tes dix-huit ans qui va lui dicter sa conduite. Il le regarde encore, comme s'il y avait l'univers dans ce regard. Et il ajoute, trouvant la force de lever le doigt pour pointer son visage : " J'ai une tête à aller rouler avec les boyscoot le dimanche après-midi quand il fait un grand soleil, pendant que mes parents font un pique-nique et que mon frère rentre pour le week-end ?" C'était une bonne idée, mais il est pas habitué à avoir de l'attention, à être sûr de lui. Jamais ses parents voudraient. Et lui, il serait jamais à l'aise dans un club. Il serait jamais à l'aise nulle part.

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MessageSujet: Re: As cynical minesweepers - boyd [terminé]   As cynical minesweepers - boyd [terminé] EmptyMer 10 Jan - 21:44

Le shérif a toujours été convaincu d’une chose : si un jour il quittait la police, il ne pourrait jamais se reconvertir en psychologue, assistant social, conseiller d’orientation ou toute profession du même acabit. Son faible intellect semble puiser ses idées dans une fosse à merde et c’est tout naturellement qu’on les trouve merdiques.
Vous ne comprenez rien, vient de dire Nolan. Un reproche qu’il accepte sans broncher, conscient que le jeune homme a sans doute raison. Boyd aussi a eu cet âge, mais son éducation et son enfance à Detroit n’avaient rien de comparable à un natif de Blackwood. Et puis, chacun est différent, et pour comprendre les gens il faut un don ou une ribambelle de compétences que le trentenaire ne possède pas. Ou alors à un état larvaire, comme ces chenilles empaffées qui ne savent que bouffer en attendant de se transformer en splendide papillon.

Tant pis, Boyd aura fait ce qu’il a pu avec ce jeune de 18 ans. Même s’il est dans sa nature de porter secours aux autres – un trait commun à la plupart des policiers non corrompus – il ne pousse pas le bouchon jusqu’à l’acharnement thérapeutique.

Ainsi, quand Nolan rejette les propositions de son aîné en se pointant le visage, le shérif se lève tout en observant le blessé couvert de bandages.
« En ce moment, tu ressembles plutôt à une momie égyptienne tombée de son sarcophage. Sinon je dirais : pas plus que la tête d’un gars qui pédale à fond sur des chemins peu fréquentés même par jour de pluie. C’est pas comme s’il y avait une tronche spéciale pour pratiquer le cyclisme. »

Puis Boyd va ranger la chaise qu’il avait récupérée pour sa propre utilisation et revient vers le patient.
« Au fait, je t’ai pris ça en venant ici, comme ta famille m’avait parlé de tes passions. », dit-il en tirant un magazine enroulé dans une poche intérieure de sa veste. « T’auras sûrement du mal à lire les articles dans ton état actuel, mais il y a beaucoup d’images sympas. » Le shérif place la revue dans la main valide du garçon. Il s’agit du dernier exemplaire de National Geographic, avec un dossier spécial sur les grands espaces du continent américain. « Je sais pas si tu as la télé dans ta chambre, mais j’espère que ça t’aidera à t’évader un peu. Et pourquoi pas à réfléchir sur ce que tu veux. », ajoute le shérif avec un clin d’œil taquin.
Après les insultes et comportements violents auxquels l’ex-officier de police a été confronté durant sa carrière, les paroles légèrement provocantes du jeune Nolan l’irritent autant qu’un pétard mouillé pour préadolescent.

« Je te souhaite un bon rétablissement, Nolan Darwin. », dit Boyd avec un sourire de sincère bienveillance. « Ta famille ne va sûrement pas tarder. À la prochaine ! », conclut-il avec un geste d’au revoir avant de quitter les lieux.
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