Il s'agit ici de donner des réponses relativement développées à ces questions. Vous pouvez rédiger les réponses à la première ou à la troisième personne, c'est comme bon vous semble. N'hésitez pas à vous appuyer sur ces réponses par la suite, lors de l'élaboration de liens ou même dans vos sujets.Depuis quand vivez-vous à Blackwood ? Si vous y vivez depuis toujours, avez-vous déjà quitté la ville ?J’ai été conçu dans cette ville et y ai vécu toute ma vie. Seuls les départs en vacances, néanmoins très rares, m’ont permis de quitter ce trou paumé. Ah, et ces quelques semaines passées à l’hôpital de Durand, également.
Que pensez-vous de votre vie ici ?Elle craint sérieusement. Entre tous les tarés qui vivent là, les familles populaires qui font sans cesse parler d’elles, les intellos qui passent leur temps à rabaisser tout le monde, personne n’a le temps de s’ennuyer. Certes. Mais personne n’a d’avenir ici, la plupart des gosses sont paumés et forcés à emmagasiner un tas de formules et de connaissances superficielles, et les adultes font comme s’ils ne se rendaient pas compte qu’ils ont obligatoirement dû foirer leur existence pour atterrir dans cette ville désespérante.
Quelle est votre place dans la communauté de Blackwood ?Le mec chiant, c’est moi. Rares sont les personnes à réellement m’apprécier. J’étais bien trop infréquentable et mal-éduqué pour m’attirer une quelconque sympathie. Au mieux, je faisais rire, au pire, j’effrayais. Désormais, la pitié s’est ajoutée aux sentiments que je peux lire dans le regard des passants lorsque je me déplace en ville, grimaçant. Ils semblent plus conciliants qu’auparavant, même si leur expression crie tout de même « c’est bien fait, voilà ce qu’il en coûte d’enchaîner connerie sur connerie ». Ils ont bien raison, je suppose.
Quelle est ou quelle était votre réputation au lycée ?Le gars qui a les bons tuyaux. Il me suffisait d’amuser la galerie, de jouer au plus audacieux, d’intimider les autres, d’y aller au culot avec les professeurs, et c’était dans la poche. Certains avaient peur de moi car leurs darons leur avaient interdit de fréquenter les types qui baignaient dans les affaires louches. D’autres gosses étaient fascinés par ce petit réseau de délinquants qui s’était formé au lycée. Et moi, je ne me souciais jamais de cette réputation de gamin plus que tout attiré par l’interdit. Et pourtant, celle-ci me colle à la peau, aujourd’hui encore. En plus de l’affreux surnom qu’ils m’ont tous donné ;
l’amputé.
Croyez-vous en l'existence d'événements paranormaux ? Si oui, en avez-vous déjà fait l'expérience ?Définitivement pas. Et ceux qui en sont intimement convaincus me font bien marrer. Certes, la vie à Blackwood est loin d’être passionnante, mais il y a d’autres moyens pour se divertir que d’inventer des théories absurdes pour expliquer la dernière pluie. Les seuls phénomènes inexpliqués que j’ai pu constater, moi, c’était après une bonne cuite ou un bédot.
Avez-vous un rêve ou un cauchemar récurrent ?Il y en a bien un qui est revenu pas mal après ce fameux jour ; mais il se fait de moins en moins fréquent au fil du temps. Je suis allongé sur une table, un homme me sourit. Puis, brusquement, il sort une scie et se met à trancher mes deux jambes, en même temps. Et le pire, dans tout ça, c’est que je n’arrive même pas à crier, ni même à fermer les yeux. Je me contente d'ouvrir grand la bouche sans prononcer le moindre son, mes bras battant l'air au rythme de mes os qui craquent.
Quel est le dernier rêve que vous avez fait ?Compte tenu de l’état dans lequel je me suis réveillé… vous ne voulez probablement pas savoir.
✩ Under a sky full of stars.Il est né dans un cocon que l’on pourrait qualifier de « normal ». Un père d’une autorité excessive, une mère d’une douceur réconfortante, et une grande-sœur de quatre ans son aînée présente pour tous les moments importants. Une famille unie mais portée aux disputes. Que ce soit au sein du couple qu’entre le père et son fils.
Car, dès sa plus tendre enfance, Jem se trouve être un enfant perturbateur. A l’école, il se plait à faire le pitre en classe, faisant tourner ses maîtres et maîtresses en bourrique. Il n’hésite pas à embêter ses camarades. Il n’est pas méchant, mais bien trop collant, intrusif et extraverti. Rien ne l’arrête et il se plait même à répéter les grossièretés qu’il entend par-ci par-là. Le fait qu’on le gronde pour ça le fait encore plus rire. Sauf quand il s’agit du paternel. Lui, il a une grosse voix qui lui fait peur, au début. Alors, quand il lui crie dessus, il baisse la tête et acquiesce docilement. Sa mère est, de toute façon, souvent pas très loin pour lui faire un câlin s’il est triste.
Mais cette mascarade ne dure pas bien longtemps. Le jour où il souffle sa douzième bougie, maman n’est plus là. Cela fait une semaine qu’elle s’est enfuie. Elle a quitté la maison après une énième querelle avec son mari, lui laissant volontiers la garde des deux enfants. Quand papa Matthews explique aux gosses que la femme ne reviendra pas, il dit qu’elle a besoin de voir de nouveaux horizons, que des opportunités s’offrent à elle, loin d’ici. Jeremy affirme alors qu’il veut partir avec elle. Bien sûr, c’est impossible.
Quelques mois plus tard, la demande de divorce arrive par courrier. Et c’est la première et dernière fois que le bouclé voit son paternel pleurer.
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Au lycée, Jem, c’est le petit rigolo. Le mec qui n’a pas peur de dire ce qu’il pense, qui fait du bruit pour attirer l’attention. Celui qui ne respecte rien ni personne. Il a sa petite bande et c’est largement suffisant. Des types infréquentables, vulgaires et provocateurs. Les crises d’autorité de l’homme de la maison n’ont plus aucun effet sur lui ; il est grand, il est doué pour se sortir des pires situations ; il est intouchable. Il veut vivre sa vie comme personne ne l’a jamais fait. Il veut mourir en ayant expérimenté toutes ces choses que les adultes interdisent. Un putain de gosse paumé dans un univers bien trop vaste et dangereux.
« Tu veux quoi, au final ? Parce que j’ai pas toute la vie pour discuter avec toi, en fait. » Je regarde l’autre mec face à moi, qui sourit. Mais pas du genre bienveillant, gentil ou quoi que ce soit. Il est limite… moqueur. « T’inquiète pas, tu ne diras plus la même chose dans quelques semaines. » Je hausse un sourcil, ne saisissant certainement pas l’ironie dans le ton de sa voix. Il est blond, de taille moyenne, un visage fermé et une allure nonchalante. Il m’a intercepté sur le chemin menant au gymnase, et m’a forcé à le suivre jusqu’à un endroit isolé. Étonnement, je ne bronche pas tellement. Après tout, il a dit qu’il avait une proposition intéressante à me faire. Ça ne peut que m’intriguer. « Comme tu dois le savoir, il y a un trafic plutôt développé, ici, au bahut. » « Hm hm… » « On aurait besoin d’autres membres, si tu vois ce que je veux dire. » « Oh ! ». Bien évidemment. Appelez-moi Jem le dealer, pour vous servir. Caleb, il est mystérieux. Pas comme ces gars qui attirent toutes les filles en jouant au bad-boy indifférent. Plutôt comme un garçon réservé, secret. Hyper intelligent, rusé, mais pas super commode. Qui ne se fait pas remarquer, préfère l’ombre à la lumière. Il n’aime pas l’école parce que les professeurs ne comprennent jamais son point de vue. Il les énerve parce qu’il pose trop de questions, passe son temps à démentir leurs propos. Le sarcasme est sa plus belle arme et la méchanceté son bouclier. Il est l’un des premiers à avoir rejoint ce fameux réseau illicite qui s’est formé au lycée. Le recruteur, comme on l’appelle. Pas fréquentable non plus, celui-là. Pourtant, il est devenu son meilleur ami, son pilier dans ce monde fait de noirceur et d’illusions.
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A leur sortie du lycée, ils se trouvent tous les deux sans désir d’avenir. Les études ne les intéressent pas le moins du monde. Alors, pendant que Caleb joue de la guitare au centre-ville, Jem traîne chez son meilleur ami dont les parents sont sans cesse absents. Ainsi, il évite son père qui désespère de le voir réussir un jour. Les deux gosses parviennent difficilement à vivre de ce trafic, mais tiennent bon.
« T’as jamais eu envie de te barrer ? » Caleb relève la tête de son instrument, stoppant brusquement la nouvelle mélodie qu’il tente d’assimiler. Il pose ses yeux sur moi, me scrute avec ce regard si intense qu’il a. « J’veux dire, de quitter ce trou paumé, d’aller découvrir les grandes villes ? » « Non. » « Ah. » Après un silence, il se remet à fredonner en grattant les cordes. Je me lève en soupirant pour aller m’accouder au rebord de la fenêtre, allumant une clope par la même occasion. Les deux garçons vivent dans cette minuscule chambre qu’est celle du blond. Ils passent leur temps collés l’un à l’autre, l’ambiguïté se faufilant peu à peu entre eux deux. Ils dorment dans le même lit, parfois enlacés, il est même déjà arrivé que Jem l’embrasse, pour rire. Ils tiennent l’un à l’autre comme à personne d’autre. On peut presque les considérer comme un couple, si le bouclé a une foutu idée de ce que cela peut bien être. Et que Caleb n’est pas à ce point flippé concernant le fait qu’on le pense gay. Car c’est mal vu, et que ça n’est soit disant pas le cas. Mais mon pauvre garçon, t’es grillé ; tout le monde sait que tu l’es, t’as même pas besoin de t’en cacher.
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La route est sa meilleure alliée contre l’ennui. Chaque fois qu’il doit se déplacer, le jeune homme sort sa moto. Son «
bb », comme il l’appelle. Et avec elle, il parcourt Blackwood, se perdant parfois plus loin. Il accélère jusqu’à sentir le vent lui frapper les épaules, jusqu’à presque sentir ses membres s’envoler sous la vitesse. C’est comme ça qu’il se sent vivant. Et c’est comme ça qu’il finit à moitié mort. Trop de buée sur la visière de son casque, à c’qui parait. Vingt-trois ans et il cherche encore des excuses bidons.
Il passe de longues semaines à l’hôpital de Durand. A son réveil, quelques temps après l’accident, on le replonge dans un sommeil artificiel avant qu’il n’ait eu le temps de prononcer un traître mot.
« Aileen… » « Shhht, ça va aller… » « Qu’est-ce que… ? » Quand j’ouvre les yeux, il n’y a que ma grande-sœur qui me tient la main. Elle est installée sur une chaise collée à mon lit d’hôpital. Des traces de récentes larmes abîment son joli visage et d’affreuses cernes la rendent presque effrayante. « T’as une putain de sale tronche. » Un rire mêlant soulagement et sanglot s’élève. Ses doigts se resserrent autour des miens et de nouveaux pleurs secouent son corps. « Je suis désolée. Pour tout. » Si au départ je la regarde sans comprendre, une douleur lancinante se fait bientôt ressentir au niveau de mon genoux. Grimaçant, je tends le bras pour soulever le drap. Mais mon geste se suspend brutalement, tout comme le temps, lorsque mes yeux se posent sur ce qui ressemble étrangement à une prothèse. Ma jambe gauche, elle n’est plus là. Disparue, tout simplement. Le regard de désespoir que me lance mon aînée écrase mon cœur d’un poids. « Et… il est où Caleb...? » Son absence de réponse finit de m’achever.De retour à Blackwood, l’estropié cherche immédiatement son ami, celui qui sera, comme toujours, sa bouée de sauvetage. Mais il n’est nul-part. Quand il se rend chez lui, la mère lui ouvre et lui affirme qu’il a décidé de quitter la ville, et probablement le comté. Quand il lui demande où il est allé, elle hausse les épaules. Il est simplement parti. Il l’a abandonné au moment où il avait le plus besoin de lui.
N’ayant d’autres choix, Jeremy retourne vivre chez son père. Leur relation s’améliore, le paternel ayant de suite remarqué le changement chez son fils, depuis son amputation. Il devient plus calme, plus soucieux du monde autour de lui. Plus compréhensif, patient et respectueux. Plus triste, aussi. Après tout, il ne peut remonter sur sa moto avant un bon bout de temps, n’a aucune nouvelle du blondinet et souffre du manque de cette jambe. Son existence est encore plus minable qu’avant. Il a vingt-trois ans, un membre en moins et aucun projet. Déprimant.
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Quatre ans plus tard, le jeune homme tente de recommencer une vie sans danger. Une existence normale, même si ça semble affreusement ennuyant. Son paternel l’a aidé à trouver un petit boulot qui lui fait passer le temps ; homme de ménage à l’église. Un joli contraste pour ce type absolument pas croyant qui a enchaîné les frasques étant plus jeune. Mais il aime bien son job, il y est tranquille et peu de personnes viennent le faire chier là-bas. Désormais, il tente d’adopter un caractère plus docile, même s’il restera sans doute toujours allergique aux ordres. Il est toujours si moqueur et arrogant, mais ça s’arrange, au fur et à mesure.
Néanmoins, il souffre encore beaucoup de cette douleur appelée «
fantôme », dans sa jambe. Comme si celle-ci est toujours reliée à son corps, malgré qu’elle ait été amputée. Cette souffrance lui cause pas mal de nuits d’insomnies, alors qu’il n’a jamais cessé de rêver de grandeur.
Ce qu’il ignore, c’est que Caleb est de retour en ville. Après ces longues années passées on ne sait où, il a décidé de revenir à Blackwood, là où il espère (du moins, c’est ce dont il se persuade) que son amour de toujours ne se trouve plus. La vérité est que, ce fameux jour où Jem s’est retrouvé à l’hôpital, il a paniqué. Terrorisé à l’idée de le perdre et ne pouvant nier qu’il était bel et bien amoureux, il s’est barré. Il a préféré s’enfuir plutôt qu’affronter la vérité.
Comme quoi, un train peut toujours en cacher un autre.✩ Falling masks.PSEUDO/PRÉNOM › glimy/leïa, ça n’a pas l’air d’avoir changé !
PRÉSENTATION PERSONNELLE › étudiante absolument pas raisonnable qui se fait un dc à l’approche des partiels…
FRÉQUENCE DE CONNEXION › everyday i guess
AVATAR › robert sheehan
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? › sous forme de projet sur bazzart.
MOT DE LA FIN › voir la fiche de loan.