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 fierce and spicy, as they said / darlene

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Jimmy Wolfe
Jimmy Wolfe
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Occupation : Journaliste au Pepin News Journal. Tout le monde se demande bien comment il est parvenu à obtenir (et surtout à conserver) son poste.
Réputation : Jim restera probablement toujours Jimmy-the-stoner du lycée. Il ne fait pas grand chose pour remédier à cette image, d'ailleurs… vous avez vu sa tête, dernièrement?

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MessageSujet: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyMer 7 Fév - 20:40



fierce and spicy, as they said
DARLENE & JIMMY


— I need you to bring back something substantial… a quote, anything!
— Come on, Phil, you know me.
— Precisely. assena le quinquagénaire sans lever les yeux de ses documents.

L’horloge accrochée au dessus de la fontaine à eau indiquait 20h40. Une petite dizaine de personnes s’affairait encore à leurs bureau dans la rédaction d’ordinaire désertée à cette heure-ci. La moitié de l’équipe avait été touchée par une épidémie de grippe, forçant l’autre moitié à faire des heures supplémentaires pour réussir à boucler le numéro du week-end à temps. Comme à l’accoutumé, l’inquiétude et le stress de ses semblables glissaient sur Jimmy, et le rédacteur en chef avait décidé de l’envoyer sur le terrain pour éviter de le voir papillonner entre les bureaux et distraire les pigistes. Le jeune homme avait suivi l’affaire de loin, mais il avait compris, en voyant palpiter la veine sur le tempe de son supérieur hiérarchique, qu’elle était importante pour le journal. Il allait devoir interviewer le propriétaire d’une enseigne de fast food locale, accusé de mettre de la viande de cheval dans ses burgers. Il savait déjà comment l’entretien allait se dérouler : l’info aurait dû être relayée il y a plusieurs jours déjà, mais cet homme était parvenu à convaincre le propriétaire du journal - un vieil ami avec qui il chaissait, semblait-il - de reculer la publication de l’annonce en échange d’un entretien. Il voulait maîtriser la narration.


— Where is it?
— Durand. Il décolle un post-it laissé par Sally, la secrétaire. Poison Ivy.
— Poison Iv-?…oh. Sa voix trahissait son intérêt soudain, mêlé à une pointe d’inquiétude.
— Don’t fuck this up. I don’t have time to be worried about you tonight.

~~~

Il essuya ses doigts plein d’huile et de sel avec une serviette en papier qu’il jeta ensuite aux pieds du siège passager, avec ce qu’il restait de son dîner, récupéré dans un fast food sur la route. Visiblement cette affaire de viande de cheval n’avait pas entamé son appétit, et il avait grignoté son burger et ses frites pendant les trente minutes de route qui séparaient Blackwood de Durand. Jimmy sortit finalement de sa voiture, faisant grincer l’essieu, puis se dirigea d’un pas hésitant vers l’entrée du club. Par réflexe - et un peu aussi parce qu’il était nerveux, il passa les mains dans ses cheveux et réajusta son blouson. C’était superflu, il en était conscient : le Poison Ivy avait la réputation de laisser (presque) n’importe qui passer ses portes, du moment que les intéressés glissaient un billet au videur.

La lumière était très tamisée mais le lieu était rempli de néons aux couleurs criardes, comme d’habitude. Jim avait déjà mis les pieds ici mais jamais de sa propre initiative : la dernière fois remontait à l’enterrement de la vie de garçon d’un vieil ami de lycée. La soirée avait été plutôt misérable et il avait tout fait pour s’extirper le plus tôt possible de l’endroit. Il était tout de même resté suffisamment longtemps pour voir le spectacle de désolation qui se déroulait sous ces yeux. Il ne faisait pas bon être dans un club de strip-tease un mercredi soir à 22h30 - et puis d’abord, qui faisait son enterrement de vie de garçon un mercredi soir?

Il regarda sa montre. 21h15, il était tard pour un rendez-vous professionnel. Tôt pour être dans un endroit comme celui-ci. Mais nous étions vendredi soir. Il ne savait pas trop pour qui et pour quoi il essayait de rationaliser sa situation. Après un coup d’oeil aux tables dispersées dans toute la salle, Jimmy conclu que M. Jarvis n’était pas encore arrivé. Un rapide calcul lui permet de choisir une table, suffisamment éloignée de la scène pour ne pas que l’entretien devienne trop gênant trop rapidement, mais également à bonne distance du bar, où un groupe d’hommes entre deux âges s’enracinait déjà.

Dos à la scène, il s’empressa d’allumer une cigarette, et sorti un petit carnet aux bords abimés. Vu le niveau sonore du lieu, il était inutile d’espérer utiliser le dictaphone. Occupé à noter la date du jour sur une page vierge, il remarqua à peine la voix grave et suave, derrière lui :


— Gentlemen… here’s our favorite girl… she’s fierce and spicy… please welcome… Jacintha!

Le pseudonyme fit tiquer Jim sans trop qu'il sache pourquoi. Pas suffisamment pour qu’il prenne la peine de se retourner, en tout cas. Il préférait éviter de devenir un complice de ce qui allait se produire sur scène pour les prochaines minutes.
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Darlene Sinclair
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Fierce Gogo Dancer Mom

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Occupation : Danseuse au Poison Ivy, une boîte de nuit à Durand.
Réputation : Mère célibataire le jour, danseuse la nuit ("mais vous savez, il paraît que c'est plutôt du strip-tease... sinon plus" crachent les langues de vipère dans son dos.)

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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyDim 11 Fév - 16:16

20h40. L'heure de prendre la route, cette même route, à la direction unilatérale, à la rigueur immuable d'un trait que l'on a fait sur une carte. On est bien loin des routes sinueuses de campagne ; le trajet qui sépare Blackwood de Durand est absolument artificiel, posé là par nécessité, offrant une ligne droite presque parfaite. Alors qu'elle l'emprunte, Darlene redouble d'efforts pour maintenir sa concentration et ne pas se laisser distraire par ses pensées, affluant nombreuses quand elle parcourt ce trajet inévitable vers des obligations qui ne l'enchantent guère.
Cela fait maintenant plusieurs mois qu'elle traverse la campagne du Wisconsin deux fois par jour ou presque, pour aller danser devant des hommes dont elle se surprend parfois à imaginer la vie. Maris quinquagénaires, ivrognes de notoriété publique pour les habitués. Parfois, des groupes de jeunes hommes bien habillés - déplacement professionnel ou enterrement de vie de jeune garçon.

Elle arrive au Poison Ivy, lieu de sa débauche nocturne. L'endroit est à l'image de sa réputation : u peu sale, un peu dérangeant, puant d'alcool et de vice. Darla rentre par une porte arrière, prévue uniquement pour les danseuses et les membres du personnel. Dans le vestiaire, elle se change, troquant ses
mom jeans et t-shirt confortable pour une tenue bien différente : mini-jupe en skaï et brassière à sequins, chaussures aux talons vertigineux, la voilà devenue Jacintha, son pseudonyme, mais aussi son deuxième prénom, héritage d'une arrière-grand-tante qui se retournerait probablement dans sa tombe si elle savait à quoi sert son prénom désormais. Elle s'installe en face du miroir, applique consciencieusement fard à paupières, mascara et rouge à lèvres. Par ces gestes précis et mécaniques tant elle en a pris l'habitude, elle complète son costume, devenant une autre le temps d'une soirée de travail. Elle pensait qu'elle détesterait ça et pourtant, y a pris goût : l'espace de quelques heures, Darlene devient une autre, et tous les problèmes de son quotidien sont bien loin, restés dans les poches de son jean usé.

« Gentlemen… here’s our favorite girl… she’s fierce and spicy… please welcome… Jacintha! »

L'annonce de son entrée en scène par Mike, propriétaire du club et présentateur des danseuses à ses heures perdues, lui arrache un sourire. « Fierce and spicy, really ? » lâche-t-elle à l'intention de Natalie, une de ses collègues et voisine de loge.

Darlene-Jacintha s'avance sur le podium, s'approche de la barre et commence sa parade autour d'une barre de pole-dance. Elle l'attrape, tourne autour, offre le spectacle que l'on attend d'elle, sous les regards d'une bonne partie de l'assistance. Son cœur bat plus vite, et comme toujours c'est ce petit frisson d'adrénaline qui vient la saisir lorsqu'elle sent les yeux braqués sur elle. Elle a appris à aimer ce moment qui autrefois l'angoissait, et s'accorde parfois le plaisir d'observer l'ensemble du public, un à un. Malgré l'aveuglement des projecteurs, elle distingue certains habitués dans la petite foule rassemblée aux pieds des danseuses. Elle poursuit sa danse lascive, quand, plus à l'arrière de la salle, elle voit une silhouette qui n'est que trop familière. Darlene le reconnaîtrait partout, toujours. Et même de dos, dans le noir, cela ne fait pas l'ombre d'un doute : c'est Jimmy qui griffonne un truc dans un vieux cahier.

Elle ne peut se retenir, et s'exclame à mi-voix :
« What the fuck ? » La présence de Jim Wolfe ici, ce soir, ne faisait clairement pas partie du programme. Elle garde les yeux braqués sur lui en dansant, se demandant s'il va noter sa présence, mais il semble trop occupé pour observer la scène. Darlene ne comprend pas ce qu'il peut bien foutre là, un soir de semaine, et ce n'est manifestement pas pour regarder le spectacle qui se déroule sous ses yeux.

Le numéro de Darla s'achève et ni une, ni deux, elle quitte la scène.
« I'll be right back, there's someone right there I need to see. » glisse-t-elle à l'oreille du patron, qui acquiesce malgré ses sourcils froncés.

Sans prendre la peine de changer de tenue, la danseuse rejoint la salle principale. Bien trop interpellée par la présence de Jimmy dans la salle, elle ne se pose à aucun moment la question de ce que lui va penser en voyant Darlene ici. De toute façon, il est probablement déjà au courant : les choses vont vite à Blackwood. Elle le retrouve sans trop de difficultés - un grand imbécile blond, clope au bec et calepin à la main, plutôt rare au Poison Ivy - et se plante devant lui.
« What in god's name are you doing here ? Are you fucking stalking me or just coming to a titty bar for fun ? In any case, you have nothing to do here. Grow up. » Les bras croisés sur sa poitrine, elle ne semble pas vouloir saisir l'absolue incongruité de la situation, concentrée sur la contrariété de voir cet individu en particulier dans le seul endroit qui lui offrait un abri de sa vie quotidienne.
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Jimmy Wolfe
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Occupation : Journaliste au Pepin News Journal. Tout le monde se demande bien comment il est parvenu à obtenir (et surtout à conserver) son poste.
Réputation : Jim restera probablement toujours Jimmy-the-stoner du lycée. Il ne fait pas grand chose pour remédier à cette image, d'ailleurs… vous avez vu sa tête, dernièrement?

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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyDim 11 Fév - 23:44

Alors que les premières notes d’une chanson pop sauvagement remixée commençait à faire vibrer les murs du club, Jimmy aperçu du coin de l’oeil Mr Jarvis passer la porte d’entrée. L’homme était visiblement un habitué des lieux : il salua quelqu’un à l’autre bout de la salle - le gérant, à n’en pas douter, fit un signe entendu au barman et, avant de rejoindre Jim à leur table, il s’interrompit une dernière fois pour offrir une petite tape sur les fesses d’une malheureuse serveuse qui passait par là. Le sourire forcé qu’elle adressa à l’homme ne présageait rien de bon sur le type de personnage qu’il s’apprêtait à interviewer.

— Pepin News? Hi, i’m Kurt Jarvis.
— Jimmy Wolfe. Le « nice to meet you » resta coincé dans sa gorge. L’attention de l’homme était de toutes façons déjà déportée vers la scène.
— This table is crap, you won’t even be able to enjoy the show!
— I’m fine, really.
— You don’t want to get distracted, huh? lança-t-il avec un clin d’oeil, suivi d’un rire gras. Don’t mind if I do! il ajouta, en s’installant dans le large fauteuil qui faisait face au spectacle. I didn’t know Jacintha was on tonight… what a fucking treat!

Face à lui, Jimmy pouvait voir les jeux de lumière se refléter dans ses yeux hagards qui semblaient déjà se perdre sur les courbes de la danseuse. Les minutes qui suivirent furent probablement les plus pénible de la petite carrière de journaliste du jeune homme. Et pourtant, des entretiens avec des personnes peu réceptives ou hostiles, il en avait fait. Mr Jarvis était exactement ce à quoi il s’attendait d’un homme propriétaire d’une chaîne de fast food qui organisait ses rendez-vous professionnels dans un strip-club. Sexagénaire pas très grand, bedonnant et dégarni, l’image qu’il renvoyait de lui ne semblait pas entraver sa confiance à toutes épreuves. Lorsque le journaliste parvenait à obtenir une réponse cohérente, elle était soit évasive, soit vulgaire. Rien qui ne puisse être utilisé dans un article de quotidien, en tout cas. L’homme était perdu dans la contemplation de la dénommée Jacintha, au même titre que tous les autres spectateurs de la salle. Jimmy ne se retourna pas, il se refusait à faire partie de ce troupeau d'hommes, la bave au lèvre et le regard lubrique. Et puis cette histoire d’article commençait doucement à l’inquiéter : il ne s’attendait pas à ce qu’une pauvre citation de Jarvis le fasse suer comme ça.

Le numéro ne pouvait pas durer indéfiniment. Temporairement vaincu, il lâcha son stylo - l’homme en face de lui ne le remarqua même pas. Il s’alluma sa troisième cigarette depuis qu’il avait passé le seuil du club, et en profita pour continuer sa contemplation de la faune masculine locale. Ils étaient tous les yeux vissés sur la scène, oubliant leurs verres et leurs cigarettes qui se consumaient toutes seules entre leurs doigts. Le temps était suspendu, et les serveuses semblaient tirer profit de ce moment de répit pour discuter entre elles, enfin tranquilles. De son siège dos à la scène, le tableau était saisissant ; si Elio l’avait accompagné, il aurait certainement tiré avantage de la situation pour ressortir d’ici avec un cliché réussi.

Enfin, la musique s’arrêta. Jimmy pinça sa cigarette entre ses lèvres et empoigna à nouveau son carnet et son stylo, et entendit derrière lui des hommes crier avec enthousiasme des obscénités à la danseuse. Il se dit qu’un jour, interviewer une de ces filles pourrait faire un bon papier. Mais là, tout de suite, il savait que le temps lui était compté jusqu’à la prochaine danseuse. Il fallait à tout prix qu’il tire quelque chose de cet homme déjà plein de sueur. Alors qu’il pensait avoir réussi à capter l’attention de Mr Jarvis, celui-ci se mit soudainement à suivre quelqu’un du regard dans la salle. Soudain, sans prévenir, une femme se matérialisa à ses côtés.


— What in god's name are you doing here ?
— What the f- Jimmy avait littéralement sursauté face au volume et à l’intonation de la voix de Darlene, faisant tomber sa cigarette sur le vinyle rouge collant qui ornait tout le club.
— Are you fucking stalking me or just coming to a titty bar for fun ? In any case, you have nothing to do here.

Il ne comprenait pas ce qui était en train de se produire sous ses yeux. La scène ressemblait à une construction incohérente dont son esprit était capable quand il rêvait, comme lorsqu’il s’était réveillé avec un image de son père en speedo néon au milieu d’un champ de bataille. Ca ne collait pas. Ca ne collait pas du tout. Qu’est-ce que Darla pouvait bien foutre là? Est-ce que Nova était avec elle? La vision de sa fille au milieu de tout ces hommes lui donnait presque un haut-le-coeur. La jeune femme l’avait harponné avec tellement de colère qu’il était resté coincé au fond de son fauteuil, ses yeux fixant ceux de Darlene qui élevait la voix au dessus de lui. S’il ne la connaissait pas aussi bien, il l’aurait à peine reconnue. Son regard baissa sans qu’il ne puisse rien n’y faire vers son décolleté, qui était presque au même niveau que ses yeux. Il n’avait jamais vu Darla aussi exposée - en public, s’entend. Et au beau milieu de tout ces hommes qui avaient arrêté leurs discussions pour observer la scène, dans ce club lugubre, la seule imagine qui lui venait à l’esprit était celle de Nova, tétant le sein de sa mère, quelques heures après sa naissance. Jimmy haussa les sourcils vers Jarvis - qui savourait sa proximité avec la danseuse - pour effacer cette image de son esprit en de pareilles circonstances.

— Grow up. Le coup de grâce.
Il écarquilla les yeux, pas bien sûr de ce qu’elle venait de lui asséner, le dominant de toute sa taille.
— …Grow up? Are you kid- GROW UP?

Jimmy n’avait pas prévu de se faire attaquer ce soir. Il s’était préparé mentalement à la musique kitch, à l’odeur de sueur et de parfums premiers prix, aux regards lubriques et aux rires gras, mais non, il n’était pas près à voir Darlene couverte de paillettes et dans une mini-jupe en vinyle s'en prendre à lui. Les réponses se bousculaient dans sa tête aussi vite que les questions. Il voulait lui dire qu’il était là pour le boulot, mais son travail était le dernier de ses soucis, à cet instant précis.

— What am I doing here? Are you fu- il ne savait même pas par où commencer. Why the hell are you here? Cela semblait être un bon début. La connexion neuronale se fit brutalement: wait, you were Jacintha?! Flashback en novembre 1972, lorsqu’il découvrit sur le permis de conduire tout neuf de sa fiancée son deuxième prénom ; s’en était suivit un grand éclat de rire moqueur. Là, il n’avait pas du tout envie de rire. FUCK, DARLA!

Les mains sur le visage, Jimmy se retourna sur la scène surélevée. Il vit le poteau, il vit les paires d’yeux toujours vissés sur Darlene, sans pouvoir effacer de sa mémoire les regards assoiffés qu’ils arboraient quelques secondes plus tôt.

— Is he bothering you, sweetie…? Le sang semblait définitivement avoir quitté le cerveau de Jarvis qui s’apprêtait à poser une main pleine de ses doigts dodus sur la cuisse nue de Darlene.

S’en était trop pour Jim : dans des gestes hâtifs et maladroits, il ôta son blouson en cuir élimé et tenta de le poser sur les épaules de la jeune femme. Il savait qu’il allait regretter ce geste ; Darlene allait sûrement lui faire payer, il le sentait. Mais dans l’immédiat, il ne pouvait pas supporter une seconde de plus qu’un porc comme Jarvis pose ses doigts ou ses yeux sur celle qui avait été son premier amour, sa femme et la mère de sa fille.
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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyMar 13 Fév - 17:24

Il bafouille un « What th - » qu'elle ne lui laisse pas le temps de finir, furie déchaînée contre vents et marées. C'est ce qu'elle fait, Darlene : elle s'emporte comme les vagues qui viennent tout emporter sur leur passage, avant de se retirer et reprendre le cours du temps comme si rien ne s'était passé. Alors elle continue, l'épuise de son flot de parole, lui assène ses commentaires désagréables sans scrupules. A aucun moment, ne note la présence du vilain personnage à leurs côtés. A cet instant, sa seule victime, proie de son agacement teinté d'incompréhension, est Jimmy. Elle a beau faire deux bonnes têtes de moins que lui, elle se tient là fière, comme si sa tenue - mini-jupe en vinyle, soutien-gorge à sequins, d'un goût douteux - était tout à fait adaptée à la situation. Darlene est incapable de communiquer avec cet individu d'une autre façon : toujours, elle se redresse et adopte cette posture, torse haut, regard noir, comme un bouclier qui la protège de toutes les attaques qu'il pourrait encore lui faire subir. Dès qu'il ouvre la bouche, Jimmy, elle s'attend à ce qu'il lui porte un nouveau coup, une annonce glorieuse qu'il balancera avec nonchalance et qui viendra tout détruire. Et comme toujours, elle sera là à ramasser des miettes de ce qu'il a cassé, essayant de faire au mieux pour que tout ne s'effondre pas. Alors voilà, elle ne sait plus parler normalement avec lui. Elle a trop essayé.

« …Grow up? Are you kid- GROW UP? » Il continue, répétant ses propos comme s'il n'avait pas compris ; ou comme s'il était complètement stupide, c'était au choix. Il semble absolument incapable de remettre les éléments en place, et soudain c'est le déclic. « Wait, you were Jacintha ?! FUCK, DARLA! » Elle croise les bras sur sa poitrine dénudée et secoue la tête, épuisée par les réactions de celui qui avait été et resterait toujours le premier homme de sa vie. Elle le voit se morfondre, choqué ou gêné, elle ne sait pas bien. Elle capte aussi son regard inquisiteur, il l'étudie, l'observe, cette femme dont il connaissait les traits pas cœur, aujourd'hui dévoilés aux yeux de tous. On ne peut pas dire que Darlene apprécie de le voir dans cet état-là ; c'est plutôt un embarras. Mais quand Jimmy perd les pédales, c'est toujours une petite victoire.

Elle croise le regard du bonhomme lubrique qui les accompagne et fronce les sourcils, comme un énième ajout à l'étrangeté de cette rencontre : qui est-il et que fait-il là, au milieu de cette conversation ?
« Is he bothering you, sweetie…? » Il approche sa main de la jambe de Darlene qui se soustrait en un bond à ce geste. En un même temps, rapide et brusque, elle se retrouve avec la veste de Jimmy sur les épaules. Elle respire un grand coup, tentant de ne pas céder à l'énervement qui grimpe en elle.

« Okay, you? » elle désigne le type avec Jimmy. « I don't know you and you don't know what this is about. Please just go. Right now! » Elle se tourne vers Jimmy, qui semble complètement largué, dans la semi-obscurité de la pièce éclairée seulement de quelques spots multicolores, parant leurs visages de vert, rouge et mauve. Elle l'observe silencieusement pendant quelques secondes. Il est beau, Jimmy, bien trop beau. Depuis dix ans, il n'a pas changé, comme l'éternel gamin qu'il est destiné à être. Darlene se ressaisit et l'attrape par le bras. « And you, you come with me. Let's go talk outside. »

Elle l'entraîne dans son sillage à travers la foule masculine rassemblée dans le club, les soustrayant aux regards inquisiteurs. Elle sait qu'elle devra se justifier pour tout ça plus tard, mais pour le moment, il lui importe surtout d'avoir une explication avec le père de sa fille. Darlene les mène par une porte dérobée ; les voilà devant la boîte. Elle a gardé sa veste sur ses épaules, se protégeant du froid et trouvant certain réconfort dans l'odeur familière mélangée du cuir et du parfum de Jimmy.
Alors elle se lance dans une explication prononcée d'une voix forte et ferme, qui ressemble étrangement à celle qu'elle adopte quand elle gronde Nova.
« First of all, you didn't have to protect me. I'm a big girl now you know, I can take care of myself. Now, why I'm here? It's because I need a fucking job to feed our daughter, remember? And yes, it's not the best, but at least no one judges me here. » Elle s'accorde un instant pour reprendre son souffle. « You know what, actually I like it. Here, men actually watch me like something else than "Jimmy Wolfe's ex-wife" and "the poor single mom" or whatever they call me back home. And it does feel good. I don't expect you to understand. » Conclut-elle, l'intonation sèche et amère, comme une nouvelle pique adressée à celui qui aurait dû partager sa vie depuis toutes ces années.
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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyMar 13 Fév - 20:23

Pendant une seconde, il craignit que Darla gifle Jarvis ; il savait de quoi elle était capable, surtout lorsqu’elle était contrariée. Au fond de lui, il aurait aimé qu’elle le fasse, mais elle se contenta de s’écarter vivement et de s’en prendre à lui verbalement. L’énergumène, surpris, lança un regard noir à Jimmy. Visiblement, cette rencontre impromptue risquait de mettre leurs deux emplois respectifs en danger, ce soir.

Tout s’était passé à la vitesse d’un claquement de doigts.
« And you, you come with me. Let's go talk outside. » Sans même lui laisser une chance de rétorquer quoi que ce soit, il vit la silhouette de la jeune femme s’éloigner d’un pas déterminé vers un couloir sombre. Jimmy ne se retourna pas - il n’avait aucune envie de croiser à nouveau le regard de Jarvis ou pire, de devoir poursuivre leur entrevue - et s’engagea à sa suite. Lorsque l’ombre de Darlene disparue complètement derrière une issue de secours, il sentit les dizaines de paires d’yeux se reporter sur lui : les hommes présents semblaient à la fois incrédules et impressionnés. Jim n’était pas étranger à ce type de regards bien particulier, qu’il ne recevait que lorsqu’il était en présence de Darla. Cela faisait longtemps qu’il n’y avait plus goûté, et il se surprit à y trouver une certaine satisfaction.

L’air glacial lui mordit le visage lorsqu’il laissa la lourde porte métallique claquer derrière lui, entrainant avec elle les premières notes d’une nouvelle chanson et les rires bourrus.
« First of all, you didn't have to protect me. I'm a big girl now you know, I can take care of myself. » Il savait qu’elle n’avait pas apprécié son geste. Pourtant, elle ne semblait pas prête à quitter son blouson. Jimmy se raisonna en voyant ses avant-bras dépassant de la veste, son cou et son ventre nu couverts de chair de poule. Il savait que Darlene était têtue, mais pas suffisamment pour risquer l’hypothermie ; tant pis si lui-même sentait le froid hivernal se glisser peu à peu entre sa peau et sa chemise froissée. Il trouvait un certain réconfort dans le fait de savoir que Darla allait probablement laisser sur la doublure de son blouson un peu de son odeur. Il était cependant moins réjouis par l’huile pailletée et poisseuse qui s’était déjà déposée sur le col. Elle le sortit brutalement de ses observations : « Now, why I'm here? It's because I need a fucking job to feed our daughter, remember? And yes, it's not the best, but at least no one judges me here. » Il n’avait pas pu s’empêcher de froncer les sourcils. Il savait qu’il n’était pas en droit de monter sur ces grands chevaux avec Darla - il ne le serait jamais, il le savait, et ça l’horripilait - mais il détestait être pris en défaut. Son ton accusateur commençait doucement à le cripser, alors que deux minutes plus tôt, il menait son interview sans emmerder personne. Elle s’arrêta une seconde, mais ayant déjà connu toutes les combinaisons de confrontations possibles avec elle, il savait qu’elle n’avait pas encore terminé. « You know what, actually I like it. Here, men actually watch me like something else than "Jimmy Wolfe's ex-wife" and "the poor single mom" or whatever they call me back home. » Il tourna la tête, n’arrivant plus à soutenir son regard. Jimmy Wolfe’s ex-wife. Cela avait un goût étrange. Il croisa les bras, sur la défensive. « And it does feel good. I don't expect you to understand. » Elle était sincère, il le savait, mais ne pouvait pas s’empêcher de relever la provocation dans sa voix. Elle voulait qu’il se sente misérable. Mission réussie. Il était à un bon mètre d’elle, tenu à distance par des années d’erreurs, de non-dits, d’actes manqués, de paroles regrettées, et par une bonne dose de lâcheté. Il observe les va-et-vient du videur, un peu plus loin, pour ne pas avoir à la regarder droit dans les yeux quand il lui lance : « Good. Because I don’t. »

Il repensait à tout ces hommes, à l’intérieur, sans comprendre pourquoi elle s’infligeait ça. Elle était débrouillarde et même si elle n’avait pas poursuivi d’études - « Who’s fault is that, huh?! » lui avait-elle jeté à la figure il y avait un peu plus d’un an, quand il avait eu le malheur de souligner qu’elle n’avait pas le diplôme requis pour un poste auquel elle comptait postulé, lui valant plusieurs semaines sans voir sa fille - c’était une jeune femme intelligente. « I can’t even look at you right know. » Le regard dans le vide, il espérait que Darlene prendrait la remarque pour elle - et pas comme un énième aveu de lâcheté de sa part. Pourtant, il n’avait qu’une envie, c’était de la dévorer du regard. Comme si il appréhendait de prendre le temps de vraiment la regarder, comme avant. Il lui aurait bien dit qu’il s’en foutait, qu’elle danse devant des inconnus - même si c’était complètement faux et que ça le rendait fou. Cela faisait bien des mois qu’il se pliait en quatre pour entrer dans ses bonnes grâces. Mais là, juste une fois, en mini-jupe et en soutien-gorge, elle n’incarnait pas la vertue absolue. Pour une fois, il pouvait avoir quelque chose à lui reprocher. Jimmy s’engouffra dans la brèche sens réfléchir :  « Of all the jobs you could have found in this shithole, Darla… »
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Darlene Sinclair
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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyLun 12 Mar - 19:26

Qu'il se taise. Elle n'a plus que cela en tête, cette envie de l'attraper et de l'empêcher de parler, de prononcer un seul mot supplémentaire. Chaque phrase qui sort de sa bouche sonne comme une nouvelle sentence, un jugement irrévocable qu'il ne manque certainement pas de mettre à exécution. Dans ses yeux, elle lit tout à la fois un mépris et une déception bien mal placés, mais aussi le désir de la regarder un peu plus.
Il ne se prive pas de remarques acerbes, prononcées comme une vengeance pour les difficiles moments qu'elle lui a fait subir, toujours au sujet de leur fille. Le moindre retard de Jimmy, le plus petit détail imparfait, était prétexte chez Darlene à une nouvelle crise. Les séjours de Nova chez son père ont toujours été sujet à crispation, et ce n'est que depuis peu que ce droit lui est accordé, puni de son absence dans les premières années de la vie d'enfant.

Pourtant, ce soir, c'est bien Jimmy qui a le dessus, et la situation est loin de réjouir Darla.
« I can’t even look at you right know. » Il dit, en tournant la tête. Il se cache,
il se cache de cette femme qu'il a tant aimé, ce corps qu'il a parcouru maintes et maintes fois, souillé à ses yeux par les regards lubriques. Ça la dégoûte, Darlene, ça la rend folle qu'il puisse penser ne serait-ce qu'une seconde valoir mieux qu'elle, et s'en tirer avec le beau rôle dans cette histoire.
« Well, don't. Nobody asked you to in the first place. » elle réplique, sur le même ton hautain et plein de certitude qu'elle a adopté plus tôt, ses bras frêles
- flottant dans la veste en cuir bien trop grande - croisés sur sa poitrine découverte. De son regard noir, elle observe le visage de l'homme, objet de sa haine toujours, de son manque aussi, parfois. Jamais elle ne l'avouera, mais chacune de leurs rencontres est pour elle un nouveau supplice : elle se perd alors dans les affres de l'imagination, se prenant à rêver d'une vie ensemble, avec Nova, tous les trois. Comme dans ces rêves qu'elle nourrissait encore pendant sa grosse, qui bien vite se sont effondrés.

« Of all the jobs you could have found in this shithole, Darla… » [i]Les sourcils froncés, elle l'entend prononcer ces cinq lettres, deux simples petites syllabes qui suffisent à lui faire perdre la tête.
Darla. C'est la seconde fois qu'il ose utiliser son surnom pour s'adresser à elle, comme s'ils étaient encore Darla et Jim, comme s'il y avait encore quelque chose entre eux. « Oh just stop it. You lost the right to call me Darla a long time ago, don't you remember ? »
Elle, elle s'en souvient parfaitement : la disparition soudaine de Jimmy Wolfe, parti sans bagages et sans un seul signe de vie. Son ton, à défaut de s'être véritablement adouci, a en tous les cas perdu en animosité. Les extrémités engourdies, les jambes gelées, et la fatigue qui commence à gagner.
Lasse, Darlene articule finalement :
« I think you should go home now. So will I. » Elle a la chance d'être dans les bonnes grâces du patron ; et après la scène qu'elle vient de vivre, nul doute qu'elle parvienne à s'échapper pour la fin de la soirée.

Spoiler:
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Réputation : Jim restera probablement toujours Jimmy-the-stoner du lycée. Il ne fait pas grand chose pour remédier à cette image, d'ailleurs… vous avez vu sa tête, dernièrement?

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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyLun 26 Mar - 0:54

« Nobody asked you to in the first place. » Jimmy accuse ces paroles sans sourciller. Il sait que son coup - bas - a touché sa cible, et même s’il ne s’en venterait pas, il ne peut s’empêcher de trouver un certain réconfort dans le fait de savoir qu’il peut encore la toucher, la déstabiliser, aussi maladroitement soit-il. Depuis son départ, il le sait, il a perdu le droit de gagner avec Darlene. S’il voulait faire partie de la vie de sa fille, il fallait qu’il se fasse petit, qu’il se fasse oublier, qu’il passe sans broncher tous les pièges, obstacles et tests que Darlene mettait en travers de sa route : les règles du jeu avaient été établies très rapidement, et il n’était pas en position de les discuter. Mais là, alors que la lueur des néons dessinaient des ombres roses et turquoises sur la peau sombre de la jeune femme, les dynamiques de pouvoir avaient été ébranlées. Rien qu’un peu. Pas suffisamment pour que Jimmy puisse se hisser au niveau de son ex-femme et discuter avec elle d’égal à égal - en serait-il seulement capable? Mais le ton impérieux de Darla ne le trompait pas ; il savait qu’il avait gagné quelques centimètres dans leur guerre de position, imperceptiblement. Il avait fallu qu’il la heurte, mais pour la première fois en plusieurs années, il n’avait pas cherché à rentrer dans ses bonnes grâces. Elle pouvait bien lever le menton et lui lancer un regard assassin… il ne pouvait pas être le seul à avoir senti ce léger glissement entre eux.

Une tension étrange s’était installée entre eux, différente.
« Oh just stop it. You lost the right to call me Darla a long time ago, don't you remember ? » Il connaissait l’amertume, les non-dits. Le mépris parfois. La méfiance, toujours. La mélancolie, il n’y avait pourtant pas goûté depuis longtemps. Peut-être qu’il se l’imaginait ; qu’il entendait ce qu’il voulait entendre… mais ces paroles serrèrent la gorge du jeune homme. Il se souvenait du jour où il l’avait appeler Darlene pour la dernière fois : c’était au mois d’octobre 1970, un vendredi après-midi. Il avait interrompu l’entrainement de natation de l’adolescente - au grand damn du coach l’équipe - pour se poster au bord du bassin et lui demander si elle acceptait de sortir au Drive-In avec lui le soir-même. Elle avait refusé à plusieurs reprises avec aplomb, avant de finalement céder, gênée de faire subir cette interruption d’entrainement à ses coéquipiers. Triomphant, Jimmy avait conclu : « That’s a date, Darla Sinclair. » Et puis c’était resté. Darla. Cinq lettres dont il se sentait soudainement dépossédé.

Il s’approche d’elle pour extirper un paquet de cigarettes de la poche de son blouson, toujours vissé sur les épaules de celle-ci. Il aurait aimé que le geste soit rapide et précis ; comme s’il avait peur de se brûler à son contact. Mais il s’était trompé de poche, prolongeant leur promiscuité ; quelques secondes de plus pour sentir le souffle froid de Darlene dans son cou. L’étui cartonné enfin dans la main, il s’écarte à nouveau, prudemment. L’écart entre eux c’était légèrement réduit, mais ils auraient tout aussi bien pu être séparés par le Grand Canyon, à cet instant précis, lorsque la jeune femme lâche un
« I think you should go home now. So will I. » asthénique. « …right. » qu’il répond dans un soupir, en passant une main sur le visage, comme pour se rappeler à la réalité.

Jimmy allume la dernière cigarette de son paquet et expire nerveusement une longue bouffée de fumée dans l’air glacé de la nuit, en prenant soin de tourner la tête pour ne pas incommoder son interlocutrice - et toujours pour échapper à son regard. Il en profite pour le parking sombre du club : il n’y aperçoit pas la voiture de Darlene. Après un moment d’hésitation, l’homme fini par rompre le silence :
« Do you need a ride home? » Sa voix n’est pas franchement assurée, mais ça pourrait passer pour de la lassitude. Il s’attend à ce que la tempête Darla s’abatte à nouveau sur lui d’une seconde à l’autre. Elle semble elle aussi hésiter, pourtant. Sans attendre sa réponse, il prend la cigarette suspendue à ses lèvres entre son pouce et son index et la lui tend. Il ne sait même pas si elle fume toujours, mais alors que tout dans cette conversation lui avait semblé douloureux, ce geste lui vient naturellement. Ados déjà, ils partageaient une cigarette après leurs disputes ; le réflexe était visiblement resté.
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MessageSujet: Re: fierce and spicy, as they said / darlene   fierce and spicy, as they said / darlene EmptyVen 13 Avr - 13:03

Leurs yeux se croisent, s'évitent et se retrouvent, ballet inconstant de leurs émotions virevoltantes. Il est beau, Jimmy, bien trop beau. Quand elle le regarde, souvent elle ne voit que l'homme qui l'a abandonnée, l'enfant immature qu'il était alors - qu'il est encore aujourd'hui. Mais pas ce soir. Ils échangent rarement aussi longuement ; et cette conversation qui s'allonge ne fait que rappeler à Darlene les souvenirs des jours passés ensemble.

« ...right. » il lâche sobrement, quand elle annonce son désir de rentrer chez elle, reposer ses pieds endoloris et son esprit à bout de forces. Tu m'épuises, Jimmy Wolfe : voilà ce qu'elle voudrait lui dire. Elle ne sait pas bien si c'est un compliment ou non.

Jimmy s'approche d'elle, frôlant sa peau nue, son cou, pour se saisir de son paquet de cigarettes. Le silence se prolonge dans l'obscurité, et Darlene regarde Jimmy allumer sa cigarette, d'un geste précis, méthodique, de ceux que l'on répète et que l'on connaît par cœur, au point de ne plus y prêter attention. Seule la pointe de la cigarette brille dans la nuit de ses étincelles, éclairant avec elle le visage du fumeur. Elle est tentée de lui quémander une taffe, puis se ressaisit. Elle a arrêté il y a des années, Darlene, se promettant de ne plus jamais y toucher. Avec cette décision, c'était un ultime adieu à Jimmy, aussi : elle avait commencé avec lui, et cet arrêt brutal qu'elle s'était infligée n'était rien d'autre qu'un sevrage, nécessaire au deuil d'une relation morte depuis bien longtemps. Avec l'envie de fumer, c'est un souvenir bien plus fort qu'elle exhume. Mais ce soir, elle se refuse à céder à aucun des deux poisons que sont Jimmy et la nicotine.

Elle est interrompue dans ses envies par Jimmy qui brise le silence, entrecoupé de bruits de voitures et des basses de la musique émanant du Poison Ivy.
« Do you need a ride home ? » Darlene hausse les sourcils. Il est vrai que sa voiture est invisible d'ici, garée de l'autre côté du bâtiment, infime précaution pour ne pas être - trop - facilement retrouvée. Elle ne peut s'empêcher de redouter l'arrivée d'un habitant de Blackwood comme ça avait été le cas ce soir, qui s'empresserait d'aller dire à tout le village avoir vu la voiture de Darlene Sinclair devant le Poison Ivy.

« Oh well, I just... » Darlene commence à répondre pour formuler ces explications, justifiant l'absence de son véhicule. Et puis elle s'interrompt. « Yes, thank you Jimmy. I'd like that. » Elle ne comprend pas quelle mouche l'a piquée, et soudain c'est tout son organisme qui réalise ce qu'elle vient d'accepter. Un trajet en voiture avec Jimmy Wolfe, est-ce vraiment une bonne idée ?
Et comment venir chercher la voiture demain ?
Et pourquoi ne pas avoir simplement dit la vérité ?
Tant de questions auxquelles Darlene se refuse, à cet instant, de répondre, confiant son destin à l'imprévu. Elle remonte le fil de la soirée, jusqu'à cette hasardeuse réponse qu'elle assène pourtant avec assurance. Dans les yeux de Jimmy, elle lit de la surprise, de la stupéfaction peut-être. Soudain, elle a l'impression d'avoir dix-sept ans à nouveau, pour le meilleur comme pour le pire.
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