MARTY NEUTRON

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MARTIN BUCHANAN
I’ve built walls
A fortress, steep and mighty
That none may penetrate
I have no need of friendship
Friendship causes pain
It’s laughter and it’s loving I disdain

AGE › Dix-sept ans. DATE ET LIEU DE NAISSANCE › Six mai 1969, Walnut Creek, Californie. NATIONALITÉ › Américaine. ÉTAT CIVIL › Il ne veut pas de petit(e)-ami(e), il ne sait pas faire. OCCUPATION › Lycéen, et il s'occupe de quelques bilans financiers et des livraisons au supermarché pour aider son père et son oncle, lorsqu'il n'est pas en train de ranger les rayons de manière compulsive. CERCLE(S) › Club de sciences. GROUPE › The Brains.

✩ Hello, stranger.

J’ai vu votre regard se poser sur ce carnet auquel Marty s’agrippe. Votre curiosité malsaine vous pousse à vous demander ce qu’il contient, ce qu’il y a derrière cette couverture bleue où Marty a collé avec une précision maladive une étiquette qui vous annonce la couleur : « Propriété de Martin Buchanan ». Vous voulez le lui prendre, l’ouvrir, le lire. Vous n’y comprendrez rien. Raison n°1 : l’ écriture de Marty est illisible. Il peut faire un effort, faire des lettres bien rondes, mais lorsqu’il écrit dans son carnet, il oublie son problème de coordination œil/main et il entre dans son monde, noircissant les pages blanches jusqu’à saturation. Raison n°2 : son carnet est rempli majoritairement d’observations sur des théories de mécanique quantique et de formules mathématiques que vous méprendrez pour des dessins ratés. Raison n°3 : il a créé sa propre écriture, basée sur le tableau périodique des éléments, écriture qu’il utilise principalement pour ses pensées obscènes. En le lisant, en essayant de parcourir ses pages blanches, vous comprendrez dans quel monde vous vous êtes immiscez : ce carnet bleu n’est pas que la propriété de Martin Buchanan, ce carnet bleu est Martin Buchanan. Hors-de-portée, indéchiffrable, incompréhensible.
Marty est juste un gamin que vous mettez dans la catégorie des gens à ne pas approcher. Parce que Marty est anormal dans toute sa splendeur. Vous l’avez déjà surpris à vous fixer. Il ne vous reluquait pas, il vous fixait, simplement, et bien qu’il ne soit pas le plus désagréable des garçons à regarder, vous avez ressenti une gêne s’emparer de vous. Vous ne l’avez jamais vraiment vu avec quelqu’un, à part ses potes bizarres avec qui il joue à Donjons et Dragons. Donjons et Dragons ! Yukk. Vous aviez essayé de lui parler. Les gamins comme Marty, ils ont quelquefois simplement besoin qu’on discute avec eux, pour qu’ils se sentent intégrés : comme votre père vous a dit, un petit effort des gens normaux peut faire toute la différence. Alors vous aviez fait un effort. Vous lui aviez parlé. Résultat ? Marty vous a parlé pendant plus de quinze minutes de mécanique quantique, sa grande passion, apparemment, et vous a fait vous sentir infiniment mal à l’aise et admettez-le, un peu bête. Parce que c’est ce que Marty fait, inconsciemment.
Vous aviez fait un autre effort : parce que vous n’êtes pas du genre à baisser les bras, et que Marty Buchanan pourrait être un bon projet académique à ajouter à vos activités extra-scolaires. Aide à un élève isolé socialement. Ce stupide devoir de français, où il fallait trouver un binôme et écrire un essai sur lui ? Vous aviez choisi Marty, et Marty vous avait choisi par défaut, en se contentant de hausser les épaules, et vous aviez écrit des choses formidables sur Marty. Mais lui ? Lui a été horrible. Lorsque vous l’avez confronté, à la fin du cours, il vous a répondu simplement qu’il ne sait pas mentir. Un sale con, voilà sur quels mots s’est terminé votre projet Marty.
Ce que vous ne savez pas, ce qu’il ne sait pas, ce que Joe, son père, pense de plus en plus, c’est que Marty Buchanan est atteint du syndrome d’Asperger, et que ces difficultés sociales, son honnêteté blessante, son obsession pour la routine, sa passion débordante pour la physique, son anormalité trouve une explication simple : Marty est autiste.

✩ Meet me in Blackwood.

Depuis quand vivez-vous à Blackwood ? Si vous y vivez depuis toujours, avez-vous déjà quitté la ville ?
— Je ne peux pas vous dire avec un degré de précision suffisant depuis quand je vis à Blackwood, mais je peux vous donner la réponse communément acceptée qui est celle-ci : depuis que nous avons deux ans, ma sœur, mon frère et moi. Je peux cependant calculer avec justesse le nombre de jours, mois et années, sans pour autant pouvoir aborder la question du nombre d’heures. Les physiciens recherchent le plus haut degré de précision, vous savez, mais il y a quelques fois où une approximation est suffisante. Deux ans, trois mois et trois jours, voilà l’estimation la plus précise que je peux faire sur l’âge auquel nous sommes arrivés, Suzie, Bart et moi. Pour répondre à votre question, cela ferait donc approximativement 15 ans, 5 mois, 2 semaines et 6 jours. Si ce que nous a dit papa est juste.

Que pensez-vous de votre vie ici ?
— Je me lève chaque matin à 6:30, je vais aux toilettes, je me douche, je prépare du café – pour moi, je sais comment je l’apprécie, et les autres ne l’apprécient pas de la même manière que moi, alors ils n’ont qu’à faire leur propre café –, je déjeune. Je pars de la maison à 7:30 et je marche pour aller au lycée, en prenant le même itinéraire. J’aime m’installer en premier dans la salle de classe, pour pouvoir observer les autres élèves entrer et les compter un à un. À midi, je m’installe au réfectoire, et je mange un sandwich préparé à la maison – je ne peux pas manger la nourriture du lycée. Quand les cours se terminent, je passe au supermarché, aider mon père et Mort de 16:30 à 17:30, un peu plus, lorsqu’ils ont besoin ou que c’est le week-end, mais jamais après 19:00, où je m’installe à mon bureau pour préparer mes devoirs et m’avancer dans les leçons. À 19:30, je mange, je lave ma vaisselle, et puis je consacre le reste de ma soirée à la physique – lecture, expérience, observation … À 22:30, je vais au lit. J’ai un agenda précis. Je n’aime pas les imprévus. Les surprises. C’est ma vie quotidienne ici, et elle me va, merci beaucoup.

Quelle est votre place dans la communauté de Blackwood ?
Marty n’est pas un gamin qu’on remarque pour les bonnes raisons. Marty est un gamin bizarre, troublé, et c’est probablement de la faute de Joe Buchanan, son père. On ne peut pas s’attendre à ce que l’éducation d’un gamin et de sa fratrie se passe dans les meilleures conditions lorsque l’on a comme père Joe Buchanan, pas vrai ? C’est du moins ce que pense Feliticy Madsen, et les autres membres de son groupe de lecture du jeudi soir. Marty est comme son père : un mystère pour bien des gens. Mais il y a encore de l’espoir, pour Marty, si on écoute Felicity Madsen. Alors malgré tout, on lui sourit, poliment, gentiment, avec un brin de pitié, quelques fois, mais qu’importe : tout ce que Marty voit, c’est des sourires, pas leurs nuances, alors pour lui, tout va bien.

Quelle est ou quelle était votre réputation au lycée ?
Il est évident que Marty Buchanan n’est pas comme les autres, et lorsque l’on est pas comme les autres, au lycée, on est une proie facile. Ce qui enrage le plus, c’est que Marty est complètement insensible aux moqueries. Ça passe pour de la provocation. De l’obstination, et avec le temps, les petites brutes se sont lassées de Marty. Il passe quasiment inaperçu, aujourd’hui, même s’il n’est pas à l’abri d’un coup d’épaule intempestif ou d’un croche-pied de temps en temps.

Croyez-vous en l'existence d'événements paranormaux ? Si oui, en avez-vous déjà fait l'expérience ?
— Les expérimentations, c’est la base de la physique : analyser des comportements nouveaux en prenant pour base de référence des phénomènes déjà connus et contrôlés. Les évènements paranormaux ne sont pas quantifiables, ce ne sont que des expériences personnelles, avec des constantes profondément subjectives : l’alcool, la marijuana, des trucs de ce genre que je n’ai jamais essayé mais que je compte tenter un jour. Mais je ne peux pas ne pas y croire, et je ne peux pas y croire non plus. Il me faut une preuve, il faut que j’en sois témoin, et là je pourrais considérer l’existence d’évènements inexplicables plus que « paranormaux ».

Avez-vous un rêve ou un cauchemar récurrent ?
— J’ai vu Grease au drive-in, je n’avais pas spécialement envie, je n’ai pas spécialement aimé, mais depuis j’ai ce rêve où je m’appelle Marty Zuko et que j’arpente les couloirs du lycée comme un demi-dieu. Je ne suis plus un geek ou un freak absorbé par sa calculatrice et ses bouquins de physique. Je suis un demi-dieu. On me regarde et je vois dans leurs yeux qu’on m’envie. C’est agréable, quelques minutes, mais rapidement je me sens prisonnier. Marty Zuko ce n’est pas moi, je ne suis pas un Danny, je suis un gamin, je suis un monstre de foire, je ne suis pas populaire ni particulièrement attirant. Les danses sexuelles et les cheveux gominés, ce n'est pas moi. Je veux redevenir Marty Buchanan, le gamin un peu maladroit, le gamin un peu gauche, le gamin bizarre que je suis et regarder Danny Zuko de loin, en sachant que jamais je ne serais comme lui.

Quel est le dernier rêve que vous avez fait ?
— Ma première relation sexuelle. J’étais couché sur mon lit, avec une silhouette assise sur mon bas-ventre, qui me regardait, je pense. C’était une silhouette, aux traits assez flous, je ne pouvais pas discerner son visage, et quand je voulais la toucher mes mains passaient au travers d’elle, comme si c’était un nuage. Une silhouette noire. C’était décevant, parce que je ne savais pas pourquoi je ressentais du désir : c’est une réaction chimique basée sur des stimuli extérieurs, et ne voir qu’une silhouette était très frustrant. Mais c’était tout de même agréable. Très agréable. Je me suis réveillé, au milieu d’un orgasme, et quelques secondes après j’ai pris une décision : avant mes dix-huit ans, j’aurai ma première vraie relation sexuelle.

✩ Under a sky full of stars.

Ce n’est pas une journée particulièrement chaude, mais Marty a ouvert toutes les fenêtres de sa chambre, ainsi que sa porte, qu’il ne ferme de toute façon jamais pour éviter cette sensation d’oppression qu’il ressent à chaque fois qu’il entre dans un environnement clos. De façon similaire, il ne ferme jamais la porte de la salle de bains – Marty n’est pas pudique, et il ne comprend pas pourquoi les gens se cachent les yeux ou s’offusquent en voyant un corps nu – et il ouvre systématiquement une fenêtre de quelques centimètres lorsqu’il entre dans une pièce. Mais aujourd’hui, Marty avait eu envie d’essayer une des expériences dénichées dans un livre grand public (il voulait se mettre dans la peau de « la masse », ses expériences à lui demandant un peu plus de préparations et de connaissances intellectuelles). Celle qui avait attiré son attention aujourd’hui nécessitait l’utilisation d’alcool isopropylique – qu’il avait acheté au magasin d’outillage –, aux propriétés asphyxiantes si utilisé dans un environnement mal aéré. Tant pis s’il fait à peine 10 degrés, tant pis s’il peut ressentir le froid lui lécher les orteils : il avait ouvert chaque fenêtre au maximum le temps de l’opération. Il avait entendu quelques complaintes de Suzie et Bart sur l’odeur qui émanait de sa chambre alors qu’il faisait bouillir l’alcool (sur un petit réchaud récupéré dans la cave et installé sur son bureau aussi naturellement que s’il s’agissait d’un pot à crayons) après l’avoir injecté dans des marqueurs fluorescents pour en récupérer la fluorescéine. Le résultat était celui qu’il attendait : le spectacle de la fluorescéine se dissolvant dans l’eau était charmant à regarder, mais l’expérience n’avait aucun intérêt scientifique.
Il soupire, regardant les derniers grammes de fluorescéine se propager dans l’eau. À chaque fois qu’une expérience échoue ou qu’une expérience ne lui plaît pas, Marty est envahit d’une sensation d’ennui profonde. Une sensation qui lui donne envie de s’écrouler dans son lit et de disparaître dans ses couvertures. Il se contente de s’avachir sur sa chaise, sentant son corps glisser inexorablement jusqu’à ses fesses soient à moitié sur le siège et à moitié dans le vide. Il se dresse sur ses jambes, enlève ses gants jaunes fluo et ses lunettes de protection qu’il pose nonchalamment sur le bureau. Il savait à quoi s’attendre, mais pour autant il avait décidé de poursuivre son idée jusqu’au bout. Il savait qu’il aurait dû convier Suzie, que Suzie aurait adoré, ou son père, qui l’aurait félicité même s’il n’aurait rien compris aux explications de son fils.
Il marche dans sa chambre, chaque pas se posant sur une ligne imaginaire formant un cercle parfait, et il libère son imagination pour trouver une idée sur ce qu’il pourrait bien faire, maintenant. Ses devoirs sont faits : il s’est même avancé sur le programme du prochain semestre, qu’il maîtrise déjà. Le ciel est menaçant : il ne va pas sortir et prendre le risque de se retrouver sous une averse de pluie. Alors il s’imagine ce que pourrait faire Suzie et Bart. Suzie écouterait de la musique. Blondie. Marty a l’impression que Freckles n’écoute que du Blondie et il déteste Blondie. Bart irait voir une de ses filles, sa petite-amie officielle ou celles qui gravitent autour de lui. Bart est tellement cool. Il aime Suzie et Bart, sans limites, et c'est peut-être la chose la moins rationnelle qu'il puisse ressentir dans sa vie. Il tourne et tourne en rond. Il n'aime pas écouter de la musique, alors il ne peut pas faire comme Suzie. Il n'a personne à aller rejoindre à cette heure, personne avec qui traîner, personne à embrasser : il n'est pas comme Bart. Il aimerait être comme Suzie et Bart, mais il ne l'avouera jamais : c'est sa seconde pensée la moins rationnelle. Il soupire.
Marty referme les fenêtres de sa chambre, une à une, laissant la dernière légèrement entrouverte, juste assez pour qu'elle ne puisse pas être considérée comme "fermée". Il traverse la pièce, pieds nus, posant chaque pied parfaitement l'un devant l'autre, s'imaginant funambule. Imaginer. C'est la seule expérience qu'il a des sensations fortes : se les imaginer. Il marche sur un fil comme Philippe Petit - il admire Philippe Petit. Lorsqu'il se perd complètement dans son imagination jusqu'à lui donner la nausée, Marty s'imagine acrobate, tête d'affiche du cirque, sur la route chaque jour, ne se souciant de rien. Il traverse le couloir comme Petit a franchi le vide entre les deux tours du World Trade Center – lui aussi, il le fera, même s'il doit attendre de fêter ses cinquante ans ! Il arrive devant la chambre de Suzie et pousse la porte. Elle est sur son lit, et elle écoute Blondie : typiquement Suzie. Il soupire. Il regarde le poster de Deborah Harry qu'elle a accroché sur le mur. Il en rêve, quelquefois, comme il rêve de Danny Zuko. Quelquefois encore, il rêve de Deborah Harry et de Danny Zuko en même temps. Il soupire, s'approche du lit de Suzie et se couche à côté d'elle, entourant sa taille de son bras.
— Tu peux éteindre la musique, s'il-te-plait ? dit-il d'une voix traînante et monocorde.
Il n'aime pas vraiment le contact physique, seulement lorsqu'il l'initie et de préférence avec des personnes qu'il connaît depuis plusieurs années. Mais ce n'est pas un problème avec Suzie, Bart ou son père. Mort, également, à un degré inférieur. Bart pourrait même débouler dans la chambre et sauter sur eux que Marty ne sentirait aucune gêne. Il rirait, probablement.
— Je m'ennuie. Voix monocorde. Je m'ennuie tellement.
Et c'est là qu'il réalise que son ennui n'est pas que passager.
Il n'est pas comme Suzie.
Il n'est pas comme Bart.
Il n'est pas comme Joe.
Il n'est pas comme Philippe Petit, Deborah Harry ou Danny Zuko.
Il est simplement Marty Buchanan, et sa vie est d'un ennui mortel.

✩ Falling masks.

PSEUDO/PRÉNOM › ANKHOR.
PRÉSENTATION PERSONNELLE › Euh ... bonjour ? J'aime pas les présentations personnelles, je crois que j'ai quelques symptômes d'Asperger comme l'affreux Marty, je préfère rester recroquevillé dans un coin c'est plus sûr. Mais je suis un gars sympa, vous verrez. Sinon je déteste le fromage. Et me voilà résumé en quelques mots.
FRÉQUENCE DE CONNEXION › Assez fréquemment, je dirai bien tous les jours mais je risque de vous donner de faux espoirs. Mais (très) souvent est un bon compromis.
AVATAR › Adrian Sahores.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? › Lors de ma visite hebdomaire sur bazzart, je sais pas comment vous m'êtes passés complètement inaperçu mais sachez que je vous en veux beaucoup.
MOT DE LA FIN › Je suis encore un peu blowned away par la beauté du fo. Je sais pas qui est le responsable mais gosh que c'est beau.

Sasha Fletcher a écrit:

Bienvenue dans nos contrées!     J'ai très hâte de voir ce que tu vas faire de Marty, mais ce que j'ai déjà pu lire est prometteur. J'espère que tu se sentiras bien parmi nous (et merci pour les compliments ) (c'est captain. qu'il faut worshiper pour ce fabuleux design )

BIENVENUE ton perso a l'air fort sympathique, et toi aussi, même si t'aimes pas le fromage (personne n'est parfait) héhé

bref courage pour la fin de ta fiche

ps: la conclusion à son rêve je

Nolan Darwin a écrit:

même si t'aimes pas le fromage (personne n'est parfait) héhé